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La langue de bois à Building Bridges

BILLET. Le jargon de la finance durable sonne bien, mais que dissimule-t-il vraiment? Les conférences et ateliers du sommet Building Bridges ont été inondés de «Green Bullshit». Démonstration.

Digne d’un titre de film d’action environnemental, «Leading the Sustainability Revolution» peut sembler inspirant, mais se révéler prétentieux et surtout inutile s’il n'est pas étayé par des actions concrètes.
Building Bridges/ Antoine Tardy
Digne d’un titre de film d’action environnemental, «Leading the Sustainability Revolution» peut sembler inspirant, mais se révéler prétentieux et surtout inutile s’il n'est pas étayé par des actions concrètes.
06 octobre 2023, 7h00
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Connaissez-vous le «Feel Good Investment», le «Clean Power», ou encore la «Future Ready Green Finance»?

Ces termes, et bien d’autres, ont inondé les conférences et ateliers du sommet de la finance durable Building Bridges, tout au long de la semaine, tel un arsenal sophistiqué déployé par les dirigeants pour présenter leurs «engagements» (un autre terme choyé) envers la durabilité.

Certes, ces mots aux consonances marketing sonnent bien, mais ils ont surtout laissé l’auditoire perplexe quant à leur véritable signification, faute de définition précise.

Digne d’un titre de film d’action environnemental, «Leading the Sustainability Revolution» peut sembler inspirant, mais se révéler prétentieux et surtout inutile s’il n'est pas étayé par des actions concrètes. Rien de mieux pour sauver la biodiversité que de se vanter de la sauver... Un «Feel Good Investment» conduira-t-il une entreprise à prendre soin de la planète ou à s’acheter une bonne conscience? Se targuer d’être à la pointe du progrès grâce à une «Future Ready Green Finance», mais sans préciser d’agenda, ressemble davantage à une promesse en l'air. 

Même le nom de l’évènement Building Bridges, qui prône la collaboration entre les acteurs financiers pour faire une réelle différence, sonne désormais creux en raison de son utilisation excessive. Il est devenu un tic de langage.

Cette rhétorique opaque utilisée par trop d’intervenants à Building Bridges serait-elle une tentative délibérée de dissimuler l’absence d’actions concrètes? En tout cas, derrière cette façade de formulations à l’emporte-pièce se profile une certaine langue de bois. Un subterfuge que l’on peut qualifier de «Word Washing », ou si l’on se veut moins diplomate, de «Green Bullshit », pour reprendre les termes d’un participant. Une forme de manipulation associée à de l’écoblanchiment, qu’ont relevé certains. 

La langue de bois à Building Bridges
Pécub