Résilient au plus fort de la crise en 2020, Givaudan a démontré sa force de frappe au premier semestre de cette année. Le numéro un mondial des arômes et parfums a enregistré une solide croissance des recettes, conforme aux attentes, et décoiffé les prévisions en améliorant nettement sa rentabilité. La parfumerie fine a dépassé ses niveaux d'avant-crise, après des mois difficiles.
Le chiffre d'affaires s'est inscrit à 3,37 milliards de francs, ce qui représente une progression de 4,7% sur un an, indique jeudi Givaudan. La croissance organique s'est établie à 7,9%.
Le groupe a été confronté à des goulets d'étranglement dans la chaîne d'approvisionnement. "Tout cela est derrière nous. (...) La demande étant tellement forte, avec 8% de croissance pour nous, cela met sous tension toutes les chaînes d'approvisionnement. Mais il n'y a pas de problème majeur", a expliqué à AWP le directeur général Gilles Andrier.
Les ventes de la division Parfums se sont étoffées de 7,4% à 1,56 milliard de francs ou de 10,1% en termes organiques. Le segment Parfumerie fine, qui avait passablement souffert de la crise sanitaire, a dépassé ses niveaux d'avant-crise, grâce à un bond de près de 35%. "A travers la crise, nous avons continué à croître", note le patron de Givaudan.
L'activité Arômes a généré un chiffre d'affaires de 1,81 milliard de francs, en progression de 2,5% et en croissance organique de 6,1%. La restauration rapide, elle, a encore souffert des restrictions destinées à juguler la propagation du coronavirus. Cette activité a néanmoins rebondi, affichant une croissance de 8,3% durant la période sous revue. Un retour aux valeurs d'avant-crise est attendu pour la fin de l'année.
Pas de signaux négatifs
Le résultat brut d'exploitation (Ebitda) a bondi de 10,2% à 809 millions de francs, pour une marge afférente de 24,0%, améliorée de 1,2 point, précise le communiqué. Le bénéfice net, de 481 millions de francs, présente une augmentation de 16,5%.
Les chiffres dévoilés par le groupe genevois sont conformes aux attentes pour le chiffre d'affaires et la croissance organique. Les indicateurs de rentabilité d'inscrivent dans le haut de la fourchette des prévisions du consensus AWP.
Le flux de trésorerie opérationnelle a atteint 415 millions de francs, à comparer aux 389 millions de la même période de 2020.
Sans s'aventurer sur la voie des prévisions annuelles - Givaudan n'en fournit pas - Gilles Andrier reste optimiste pour la suite de l'exercice. "Il n'y a pas de signes négatifs à l'heure actuelle, au mois de juillet."
La direction confirme par ailleurs les objectifs à moyen terme, soit à l'horizon 2025. La cible de croissance organique est fixée entre 4% et 5% par année. Le rendement du flux de liquidités disponible devrait dépasser les 12%.
La communauté des analystes salue la robustesse du groupe genevois. Pour Vontobel, Givaudan continuera à profiter des tendances de fond qui lui ont permis d'être résilient tout au long de la crise.
Les investisseurs, eux, préféraient prendre leurs bénéfices, le cours de l'action ayant atteint récemment un pic historique à 4504 francs. A 11h05, le titre cédait 2,5% à 4359 francs, dans un SMI en recul de 0,21%.
Pas au goût des investisseurs après les résultats intermédiaires
L'action Givaudan prenait le chemin de la cave jeudi matin, dans le sillage de résultats semestriels conformes, voire supérieurs aux attentes.
A 10h23, l'action Givaudan égarait 2,4% à 4362 francs, dans un SMI en recul de 0,22%.
Givaudan continue de tenir ses promesses trimestre après trimestre, déroulant sa stratégie de la meilleure des manières, s'extasie Vontobel, par la plume de son analyste Jean-Philippe Bertschy. Les récents investissements portent leurs fruits alors que les affaires sous-jacentes demeurent solides. Après un premier semestre robuste, une normalisation est attendue en deuxième partie d'année, en lien avec la progression incertaine du variant Delta.
La banque de gestion zurichoise reste cependant convaincue que la crise sanitaire va renforcer les tendances de fond qui profitent à Givaudan et soutiendront la croissance du groupe. La recommandation d'achat est reconduite.
La croissance organique, de 7,9% sur les six premiers mois de l'année, s'avère convaincante, affirme la Banque cantonale de Zurich (ZKB), qui met cependant une partie de cette progression sur un effet de rattrapage. La nominative s'est étoffée dernièrement, atteignant un nouveau pic historique et présentant un ratio de cours-bénéfice démultiplié par 42,3. L'analyste Daniel Bürki va revoir ses estimations à la hausse et confirme la surpondération du titre au marché.
Le groupe verniolan a livré une solide performance comme attendu, résume Baader Helvea. L'analyste Andreas von Arx, qui confirme la recommandation "add", affirme que le potentiel d'investissement demeure inchangé. Avec le niveau actuel de valorisation du titre, il ne serait pas étonnant que la nominative évolue latéralement au deuxième semestre, affirme-t-il.
Pour UBS, l'activité Parfums a véritablement tiré la performance semestrielle de Givaudan, grâce à un renforcement au deuxième trimestre. La recommandation d'achat reste de mise. (awp)