L’invitée: Karin Perraudin
Sa fonction: administratrice de sociétés
Groupe Mutuel, Genève Aéroport, Fenaco ou encore Valais Wallis Promotion, Karin Perraudin est une des administratrices romandes les plus en vue. Elle aime «les challenges», comme elle le dit et comme son parcours le prouve. La Valaisanne a ainsi rejoint en 2014 l’assureur maladie de Martigny lors d’une crise de gouvernance. En 2001, elle avait accepté la présidence de la Banque cantonale du Valais dont le directeur venait de démissionner.
Dans «Be to B», Karin Perraudin s’inquiète pour la compétitivité de la Suisse: «C’est en tout cas un enjeu fondamental. Je trouve que l’on devrait s’en préoccuper beaucoup plus.»
Pour le moment, la croissance comme le marché du travail se portent bien. Ce qui peut expliquer pourquoi les politiques et la population s’en inquiètent peu. «Par contre, si vous parlez avec les chefs d’entreprise, là il y a une vraie préoccupation, [qui] est surtout liée à [l’Union européenne]», avertit-elle, en appelant à préserver la flexibilité dont profite la Suisse, par exemple sur le marché du travail.
L’administratrice redoute par ailleurs l’impact de la crise en Ukraine, dont «on ne voit que les prémices aujourd’hui en Suisse».
Spécialiste de la santé, puisqu’elle préside le Groupe Mutuel, Karin Perraudin avance aussi différentes pistes pour «stabiliser» les coûts de ce secteur. Elle observe notamment le système Kaiser Permanente: «Je pense que vraiment c’est une bonne idée parce que c’est un modèle qui remet fondamentalement en question le fonctionnement [actuel]. Et je pense que l’on doit vraiment passer par-là plutôt que faire des petites mesurettes.»
Inventé aux Etats-Unis et testé actuellement dans le Jura bernois par le groupe de cliniques Swiss Medical Network, Kaiser Permanente «est un exemple où finalement les intérêts sont mis en commun. Donc il n’y a qu’une société qui gère l’ensemble des prestataires, donc le revenu. Chacun doit tirer à la même corde. Et le deuxième avantage de ce système c’est qu’il favorise la prévention. Cela veut dire, le modèle c’est de garder les gens en bonne santé [plutôt] que seulement soigner les malades. C’est un changement fondamental», souligne-t-elle.
Karin Perraudin donne aussi une série de conseils aux administrateurs, avant d’accepter un mandat, et une fois en fonction.