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J-1 pour le crowdfunding de deux projets horlogers romands

Bien que l’horlogerie soit à la peine à cause de la pandémie, de jeunes marques se lancent en comptant sur le financement participatif, comme ID Genève et FWG: des montres de niche qui ont un mois pour séduire.

L'acier inoxydable recyclé utilisé par la sart-up genevoise est développé par un partenaire, l'entreprise Panatere située à Saignelegier, dans le Jura.
ID Genève
L'acier inoxydable recyclé utilisé par la sart-up genevoise est développé par un partenaire, l'entreprise Panatere située à Saignelegier, dans le Jura.
30 novembre 2020, 17h09
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Alors que les rouages de l’horlogerie tournent au ralenti, des entrepreneurs explorent des voies alternatives pour financer leurs idées. Mardi, Nicolas Freudiger lèvera le voile sur ID Genève, une nouvelle marque s’appuyant sur le concept de l’économie circulaire. Le même jour, Frédéric Rosa présentera les montres du projet familial FWG, imaginé à Yverdon-les-Bains. Leur point commun: se lancer grâce au crowdfunding. «Ce choix nous permet d’entreprendre seuls, sans investisseur privé», avance Nicolas Freudiger.

Selon la dernière étude du cabinet Mercury Project, publiée cet automne, environ 263 projets horlogers ont tenté leur chance via la célèbre plateforme Kickstarter, durant les neuf premiers mois de 2020. Et 51% d’entre eux ont réussi à atteindre leur objectif. Des chiffres stables, par rapport à l’année précédente, bien que les montants levés aient, eux, diminué de 52%: une baisse liée à la crise du coronavirus, selon la société de consultance basée au Landeron (NE). «Surtout visible aux Etats-Unis, ce portail est néanmoins utilisés par des Européens dont des Suisses, avec des taux du succès un peu moins élevés, d’environ 30%», indique Frédéric Rosa.

Une montre à base de déchets

Recyclé et recyclable: tels sont les mots d’ordre d’ID Genève avec ses mouvements reconditionnés en Suisse et ses boîtiers en acier inox revalorisé. Ce matériau est composé à 98% de déchets récoltés auprès d’entreprises horlogères du Jura et des environs: une première mondiale. Les bracelets ne sont pas en reste, composés de déchets végétaux, notamment du marc de raisin.

En février 2019, la start-up genevoise a été choisie pour participer à un programme d’incubation de quatre mois: le Circular Economy Transition (CET) à Zurich; un programme dont elle a remporté le prix dans la catégorie des biens de consommation. «A terme, nous proposerons une montre issue à 100% de l’économie circulaire. Nous y sommes presque», précise Nicolas Freudiger, cofondateur et ancien manager e-commerce chez Coca-Cola Suisse.

Sur le portail Wemakeit, 300 pièces seront disponibles à un prix variant entre 1575 et 1925 francs, soit jusqu’à 55% moins cher que le tarif futur. Cette pré-production devrait permettre à la marque de lever 150.000 francs pour tenter de se pérenniser.

L'esquisse de Frédéric Rosa à la base d'aventure familiale, imaginant une pièce aux ouvertures visibles sur les flancs.
FWG
L'esquisse de Frédéric Rosa à la base d'aventure familiale, imaginant une pièce aux ouvertures visibles sur les flancs.

Valeurs familiales et proximité

Frédéric Rosa a passé 25 ans au service des plus grands groupes horlogers du pays. Ses fils, William et Gabriel, ont grandi immergés dans cet univers. «Ils portent des montres depuis tout petits, ça a commencé avec des Flik Flak», raconte le père. Ils sont aujourd’hui âgés de 21 et 17 ans. Les trois associés ont traduit cette passion familiale en une marque qui porte leurs initiales.

Si les trois modèles FWG seront vendus pour 1980 francs pièce, ils afficheront le prix de 980 francs lors de la campagne Kickstarter. Avec un palier à 30.000 francs, les Rosa pourront en produire une quarantaine. A terme, la famille rêve de fonder une société et de continuer d’offrir ces pièces de qualité en évitant les distributeurs traditionnels et leurs marges qui font gonfler les prix.

Les garde-temps au design galbé sont fabriqués en titane et en bronze, en fonction du modèle. Ils sont confectionnés avec des éléments produits dans le canton de Neuchâtel, «dans un rayon d’une trentaine de kilomètres au maximum», précise Frédéric Rosa.