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Hydromea va collaborer avec le géant pétrolier Total

La start-up vaudoise Hydromea, qui développe des robots sous-marins, a reçu l’aval du Centre d’innovation pour l’industrie offshore pour un projet de plusieurs millions.

Le drone d'Hydromea collecte et transmet en temps réel des informations depuis des espaces confinés
Le drone d'Hydromea collecte et transmet en temps réel des informations depuis des espaces confinés
08 décembre 2020, 16h48
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Les robots suisses continuent de gagner du terrain. Après la levée de fonds de 20 millions de francs de l’entreprise zurichoise Anybotics la semaine passée, Hydromea a confirmé ce mardi avoir reçu un financement non-dilutif pour développer son drone sous-marin. Le Centre d’innovation pour l’industrie offshore (OGTC), basé à Aberdeen en Ecosse, va soutenir la start-up vaudoise sur un projet de plusieurs millions de francs d’une durée de six ans comprenant quatre phases. 

« Notre technologie est un peu comme une voiture autonome. Dès la première phase le drone pourra rouler, puis on y ajoutera des fonctionnalités d'assistance grâce à l'IA et à la vision par ordinateur que nous développons », illustre Igor Martin, CEO d’Hydromea.

Dans la première phase de développement, ce drone, qui collecte et transmet en temps réel des informations depuis des espaces confinés, sera déployé dans des réservoirs d’eau ou des installations de stockage, explique Hydromea. Le robot sera ensuite développé pour inspecter des sites en Mer du Nord, évitant le déplacement de navire et de personnel. Puis il servira en tant que véhicule autonome avant d’être finalement déployé en essaim.  

Le projet de recherche débutera en 2021. « L’OGTC estime que notre solution sera complémentaire à celles déjà existantes, car nos concurrents se focalisent sur de grosses machines. Ils développent en quelques sortes des hélicoptères alors que nous misons sur des drones », précise le CEO.  

Le tremplin de la transition énergétique  

Total a également été séduit par le drone de Hydromea. La start-up recevra l’expertise de la filiale anglaise du groupe français lors de la première étape du projet. Un partenariat rendu possible dans le cadre de la transition énergétique opérée par l’industrie offshore. « Total, ainsi que d’autres géants pétroliers sont intéressés par notre drone pour atteindre leurs objectifs de neutralité carbone. Et ceux qui produisent de l’énergie renouvelable ne veulent pas en gaspiller avec les tâches d’inspection», explique Igor Martin. L’aspect financier est également un élément moteur. « Si les coûts de l’inspection offshore sont abordables pour les sociétés pétrolières, le secteur éolien a besoin d’alternatives moins coûteuses», précise le CEO.

Avec le lancement du projet, Hydromea vise un chiffre d’affaires d’un demi-million en 2021. La start-up, qui lève également des fonds privés, projette aussi «de passer à 10 employés l’an prochain et à 23 en 2022 », indique son CEO. 

La Suisse très bien placée 

Thomas Estier, CEO de Rovenso, n’est pas surpris par l’engouement actuel pour la robotique autonome en Suisse. « L’acquisition et l’analyse de données à l’aide de robots arrive dans le prolongement de la numérisation de l’économie. Dans ce secteur, notre pays est le mieux placé en termes de densité de talents grâce aux pôles de recherche de l’EPFL et de l’EPFZ.»  

La start-up, spécialisée dans la surveillance et la sécurité des sites industriels, a doublé ses effectifs depuis mars et compte désormais neuf employés. «Nos investisseurs nous ont encouragés à pousser le développement de notre technologie», explique Thomas Estier.

La jeune pousse, basée à Villaz-Saint-Pierre (FR), vise le marché suisse, mais également européen, ainsi que la Chine et les Etats-Unis. Pour atteindre cet objectif, elle prévoit de lever des fonds l’an prochain pour commercialiser ses produits dès 2022.