Les marques comme Doxa et H. Moser & Cie comptent renforcer leur réseau de points de vente de par le monde, nonobstant les incertitudes liées à la pandémie de coronavirus. Fortes de leur succès, les deux sociétés réfléchissent à des moyens pour doper leur production à moyen terme, que ce soit par des acquisitions ou l'ouverture d'autres sites de fabrication.
"On fait le chemin inverse de la plupart des marques. Nous avons commencé en ligne en 2001 aux Etats-Unis et maintenant on va vers le détaillant", indique à AWP Jan Edöcs, le directeur général de Doxa, en marge du salon horloger Geneva Watch Days qui ferme ses portes ce vendredi.
On fait le chemin inverse de la plupart des marques. Nous avons commencé en ligne en 2001 aux Etats-Unis et maintenant on va vers le détaillant
Jan Edöcs, le directeur général de Doxa, en marge du salon horloger Geneva Watch Days
La maison connue surtout pour ses montres de plongée multicolores, appelées les SUB, réalise actuellement deux tiers de ses recettes sur internet alors que l'industrie horlogère suisse dans son ensemble, en retard par rapport à d'autres secteurs, engrange moins de 10% des ventes via ce canal.
"Il existe quelque 30 marchés potentiels dans lesquels Doxa pourrait se développer au cours des prochaines années et actuellement nous sommes seulement dans un tiers de ces pays", explique le responsable dans une suite de l'hôtel genevois 5 étoiles Beau-Rivage dont la vue donne sur le Lac Léman.
La marque biennoise, dont les garde-temps sont vendus entre 1000 et 5000 francs, s'est pour le moment concentrée sur les Etats-Unis, le Royaume-Uni, l'Australie et quelques pays européens dont l'Allemagne.
Nous ouvrirons 25 à 30 points de vente par exemple aux Etats-Unis dans les prochaines trois années
Jan Edöcs, le directeur général de Doxa, en marge du salon horloger Geneva Watch Days
"Nous ouvrirons 25 à 30 points de vente par exemple aux Etats-Unis dans les prochaines trois années mais nous continuerons à être sélectifs dans le choix de nos détaillants", poursuit le quinquagénaire ayant pris les rênes de la société en février 2019.
Poursuivant sur la croissance engrangée en 2020, année marquée par le Covid et très difficile pour l'industrie horlogère suisse, Doxa, filiale du groupe suisse Walca, vise pour l'année en cours une croissance des recettes de 30 à 40%. "Nous produirons environ 20'000 pièces dont 10'000 SUB", précise M. Edöcs.
Renforcer la production
Egalement très demandée, la marque horlogère haut de gamme H. Moser & Cie prévoit aussi de multiplier ses points de vente au cours des prochains mois, notamment en Chine à Shanghai et Pékin, pour agrandir le réseau constitué d'une centaine de magasins, indique à AWP son directeur général Edouard Meylan.
Vendant des garde-temps dont le prix moyen oscille autour de 35'000 francs, la manufacture basée à Schaffhouse anticipe en 2021 une forte croissance de son chiffre d'affaires, notamment grâce aux Etats-Unis, après avoir progressé de plus de 10% en 2020 alors que les exportations horlogères suisses, un indicateur-clé de la santé du secteur, ont chuté de presque 22% en raison du Covid-19.
Peut-être qu'à moyen terme, nous ouvrirons un atelier de production en Romandie
Le directeur général de H. Moser & Cie, Edouard Meylan
"Nous pourrions produire jusqu'à 2000 montres cette année", relève le responsable de la société ayant vendu quelque 1500 pièces l'année passée, et dont 10% des recettes sont engrangées par l'e-commerce.
"Nous n'avons plus de stocks dans notre manufacture et nous prenons maintenant des commandes pour les 12 à 18 prochain mois", affirme le membre de la famille propriétaire.
H. Moser & Cie est confronté parfois au manque de personnel qualifié et réfléchit à des moyens d'augmenter sa production. "Peut-être qu'à moyen terme, nous ouvrirons un atelier de production en Romandie", s'interroge le directeur général.
Doxa se pose les même questions. "Pendant la pandémie, nous avons été confrontés à des retards de livraison de composants et nous avons entamé les réflexions sur d'éventuelles acquisitions pour devenir plus indépendant au niveau de la production", confie M. Edöcs. (Lassila KARUTA, AWP)