Les petites et moyennes entreprises (PME) suisses ont le moral au beau fixe en matière de commerce extérieur. Après avoir été freinées par la pandémie de coronavirus, elles veulent désormais rattraper le temps perdu et renforcer leur présence à l'international.
Dans l'immédiat, le virus a laissé des traces dans la performance des entreprises. Environ 70% des PME interrogées par Switzerland Global Enterprise (S-GE), organisme chargé du soutien aux exportations, ont vu leur chiffre d'affaires diminuer, selon une étude publiée jeudi. Dans un peu plus d'un quart des cas, la baisse a été supérieure à 25%. Mais il y a aussi eu des gagnants de la crise, 14% des entreprises ayant indiqué avoir pu augmenter leurs recettes pendant la pandémie.
Parmi les problèmes auxquelles les PME ont été confrontées se trouvent en premier lieu les restrictions de voyage, mais aussi les difficultés d'approvisionnement et une chute de la demande. Mais avec l'allègement des restrictions sanitaires, les sociétés se sont lancées dans une "course au rattrape", ont souligné S-GE et Credit Suisse, les co-auteurs de l'étude.
Le baromètre des exportations de Credit Suisse, qui mesure la demande étrangère pour les produits helvétiques, se situe avec 3,1 points à un niveau historiquement élevé. Cet indicateur rejoint ainsi les attentes des autres économistes. Ceux interrogés dans le cadre du consensus de l'institut KOF tablent ainsi sur une croissance réelle des exportations de 7,1% cette année et de 5,0% la suivante.
L'indicateur de S-GE a pour sa part atteint en juin la marque des 75,2 points, rebondissant de plus de 30 points par rapport à fin 2020 et se situant ainsi nettement en zone de croissance - définie au-delà de 50 points.
L'Administration fédérale des douanes (AFD) a quant à elle constaté en mai une envolée des ventes de produits et services suisses à l'international. Corrigées de l'inflation (réel), les livraisons à l'étranger ont affiché pendant le mois sous revue une progression de 2,6%, qualifiée de "nouveau pic historique".
La Chine comme nouveau débouché
"Après avoir atteint le creux de la vague au printemps 2020, l'industrie mondiale s'est mise en mode rattrapage", ont souligné les auteurs de l'étude. Les services devraient aussi bénéficier de ce rebond dans les prochains mois.
Les mesures de soutien économique, notamment aux Etats-Unis, et la levée progressive des restrictions sanitaires contribuent à cette tendance positive. En début d'année, l'horlogerie a ainsi bénéficié d'une séance de rattrapage en Chine et outre-Atlantique.
Et la tendance devrait se poursuivre en seconde partie d'année. Quelque 67% des PME sondées ont indiqué s'attendre à une progression des exportations. Elles sont même 18% à tabler sur une accélération de 11% à 25%. Un quart des entreprises table sur une stagnation et 7% sur un repli.
En matière de débouchés, l'Allemagne reste la destination numéro un, suivie par la France et l'Autriche, l'Italie et les Etats-Unis. Environ 37% des PME interrogées lorgnent désormais vers la Chine. Pour 15% des sociétés, l'Empire du Milieu représente un nouveau débouché, dépassant ainsi à ce titres les USA. (awp)
Les PME se sont maintenues sur la voie de la reprise en juin
Les petites et moyennes entreprises (PME) helvétiques ont poursuivi sur la voie de la croissance en juin, à un rythme toutefois un peu moins soutenu qu'en mai et malgré des turbulences persistantes dans les chaînes d'approvisionnement. L'indice PMI PME compilé par Raiffeisen s'est ainsi établi à 62,1 points, contre 65,2 points un mois auparavant.
A l'instar de l'indice dans son ensemble, la plupart de ses composantes se sont maintenues à un niveau élevé, nonobstant des replis généralisés. Trahissant les difficultés d'approvisionnement, la variable "délais de livraison" a pour sa part progressé de plus de six points pour culminer à 73,2 points, expliquent les auteurs de l'étude périodique publiée jeudi.
Des responsables d'achat dans les matériaux de construction, la transformation de bois et de plastique ou encore l'industrie MEM se sont par ailleurs plaints des prix élevés des matières premières.
Pour autant, les contraintes d'approvisionnement ne paraissent aucunement brider la reprise de la conjoncture industrielle helvétique. Les experts de la banque coopérative estiment néanmoins qu'il faudra encore plusieurs mois avant d'assister à une véritable détente sur le front de l'emploi. (awp)