L’invité: Yann Petremand
Sa fonction: Président du comité d’organisation
Son entreprise: Bol d’or Mirabaud
Il est bénévole et se prépare à se donner sans compter pour mener à bien la 84e édition du Bol d’or Mirabaud. Ancien banquier, Yann Petremand préside le comité d’organisation de la course à la voile organisée du 9 au 11 juin sur le lac Léman. Plus de 400 équipages, faits de simples passionnés et de grands noms de la voile ou de l’économie genevoise, tenteront de faire le plus rapidement possible l’aller-retour entre Genève et le Bouveret (VS). En 2008, le budget de la manifestation, la plus grande en Europe de ce type, s’élevait à 400.000 francs. Aujourd’hui, «il fait plus de deux fois [ce montant], presque trois», indique Yann Petremand dans «Be to B». A titre de comparaison, le marathon de Genève organisé par OC Sport Suisse dispose de 1,5 million.
Le budget reste serré, et à l’équilibre «sauf accident», poursuit le directeur. Quelque 200 bénévoles soutiennent la course qui ne compte qu’une salariée, à mi-temps. Les sponsors, dont l’horloger Tudor et le groupe Chevalley (Mercedes), couvrent près de 60% du budget. Le solde vient des frais d’inscription, des droits sur le merchandising et de la Société nautique de Genève, le club qui organise la course. L’ambassadeur de chaque édition – cette année le marin français Thomas Coville – vient gratuitement. «Ce n’est pas dans notre ADN de les payer», justifie Yann Petremand.
Le Bol d’or cherche à augmenter sa visibilité le reste de l’année, comme le demandent ses sponsors. «Il y a plein d’idées», s’enthousiasme le directeur. Par exemple, organiser «des manches plus locales» avec les clubs jumelés à la Société nautique, comme celui de Monaco, de Valence ou encore de Gênes. A condition que les moyens logistiques, financiers et humains suivent parce que le Bol d’or passerait alors «à un stade où il faudrait professionnaliser les choses», avoue-t-il.
L’engagement des sponsors et des partenaires sera déterminant, analyse Yann Petremand. Voilà «plus de 20 ans que je gravite dans l’univers des régates et du sponsoring dans le monde de la voile. Il y a des sponsors qui paient et qui pensent que tout va tomber tout cuit du ciel, observe-t-il. [Et d’autres] qui s’attachent à l’événement, qui mettent les moyens humains, logistiques, qui vont vraiment au contact des concurrents, au contact du public, au contact des organisateurs.»