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Dormakaba traverse un trou d’air mais revient peu à peu

Une amélioration se dessine depuis juin. La visibilité manque cependant pour le groupe Dormakaba. L’innovation est préservée.

Dormakaba a la part des frais de recherche et développement au chiffre d'affaires net la plus élevée de sa branche.
Dormakaba a la part des frais de recherche et développement au chiffre d'affaires net la plus élevée de sa branche.
03 septembre 2020, 15h52
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Comme attendu, le groupe Dormakaba a publié des résultats annuels influencés négativement par la pandémie de Covid-19, en plus de l’appréciation du franc suisse. Outre la santé et la sécurité des collaborateurs, l’assurance de la continuité des affaires, sans interruption de la chaîne d’approvisionnement, et une gestion de la trésorerie en vertu du principe « cash is king » ont été les priorités de management depuis le mois de mars, a souligné lors de la présentation jeudi des résultats à Zurich son président et CEO Riet Cadonau.  Une amélioration séquentielle des affaires de Dormakaba se passe depuis juin, si bien qu’un premier semestre 2020/21 meilleur que le deuxième de l’exercice de 2019/20 est anticipé. Le manque de visibilité persiste. Le chiffre d’affaires net s’est établi lors de l’exercice clos à fin juin à 2,54 milliards de francs (-6,9% organiquement). La marge Ebitda (résultat brut d’exploitation) a atteint 12,8% (15,9% un an plus tôt). Toutefois, le cash-flow opérationnel a progressé du fait d’une gestion stricte du fonds de roulement net; le dividende est abaissé à 10,50 francs par action (contre 16 francs l’an dernier), conformément à la politique de dividende suivie par la société basée à Rümlang (ZH). Le fournisseur de solutions d’accès intelligentes et sûres et de systèmes de serrurerie pour les bâtiments continue à mener une stratégie de développement comprenant des investissements substantiels dans l’innovation et le changement numérique, et un accent mis sur la durabilité. « Il n’y a que peu de compromis à ce sujet », poursuit celui qui passera les rênes opérationnelles le 1er avril prochain, tout en gardant la présidence du conseil d’administration. «Nous avons certes différé des dépenses liées à la modernisation de deux bâtiment, l’un à Rümlang, l’autre à Montréal.»   Riet Cadonau évoque aussi la transition sans heurt vers la future directrice générale, Sabrina Soussan. Celle-ci a été choisie soigneusement en fonction d’une solide performance en matière de croissance rentable et d’innovation, notamment chez Siemens Mobility, ainsi que de sa personnalité et ses compétences sociales. Elle disposera d’une marge de manœuvre considérable aux plans stratégique et opérationnel, mais la culture actuelle de Dormakaba doit être préservée. La part des frais de recherche et développement (R&D), avec 4,4% du chiffre d’affaires net, est la plus élevée de la branche de Dormakaba. « Nous sommes bien positionnés pour répondre à la demande du monde post Covid-19. Il se peut que celui-ci accélère la consolidation dans notre industrie », lance Riet Cadonau. A terme, cet effort procurera sans doute un avantage compétitif au plan technologique à Dormakaba face à des concurrents comme Assa Abloy et Allegion.

Opérateur global avec une offre complète

D’un spécialiste de niche, le groupe zurichois est devenu un acteur global avec un assortiment complet de solutions et produits. En étant passé de l’ère mécanique et électronique à des solutions basées sur le cloud. « Ceci nous permet de mieux traverser la crise actuelle sans précédent ». Grâce à ses solutions d’accès sans contact et intelligentes dans des segments attractifs, le domaine de la santé par exemple, ou ceux des immeubles multifamiliaux. De même, les bâtiments commerciaux et les aéroports auront besoin de nouvelles solutions sans contact pour diminuer le risque de contamination. En revanche, le segment des hôtels se révèle plus difficile étant donné les changements structurels en cours. Aucune prévision à moyen terme n’est donnée pour le moment. « L’objectif d’une marge Ebitda à 18% semble avoir été abandonné », commente l’équipe d’analyse dirigée par Remo Rosenau de Helvetische Bank. De fait, Dormakaba est valorisé en Bourse à près de 2,3 milliards de francs, au regard d’un free cash-flow, hors acquisitions nettes, d'environ 230 millions (170 millions en 2018/19), dont près de la moitié appartient virtuellement aux familles qui étaient propriétaires de Dorma avant la fusion avec Kaba. L’endettement net du groupe se montait à près de 668,0 millions au 30 juin dernier.