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Deux portefeuilles biotech suisses révèlent l’engouement de Wall Street pour le non coté

Les chiffres publiés par HBM Healthcare et BB Biotech dévoilent qu’il faut actuellement être au capital de sociétés biotech non cotées pour réaliser d’excellents rendements.

Biotech. Forte activité d'IPO au troisième trimestre aux Etats-Unis.
Biotech. Forte activité d'IPO au troisième trimestre aux Etats-Unis.
23 octobre 2020, 16h35
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Le contraste ne pourrait guère être plus net. HBM Healthcare a multiplié son bénéfice semestriel par quatre, la période de juin à septembre contribuant à elle seule à hauteur de 215 millions de francs au bénéfice. BB Biotech de son côté a généré une perte de 395 millions de francs durant la même saison estivale!

Les deux sociétés investissent pourtant dans des biotech du monde entier. A une différence près qui s’est avérée capitale au cours du troisième trimestre: HBM Healthcare comprend une part importante de sociétés privées, et même la capitalisation de celles déjà cotées reste modeste. BB Biotech se concentre plutôt sur plusieurs grandes capitalisations.

Investir dans des sociétés privées est possible, mais reste exceptionnel d’après la stratégie de placement de BB Biotech. Le poids maximum d’une nouvelle position dans une petite ou moyenne capitalisation est de 4% du portefeuille, limitant les risques. Après tout, selon un adage bien connu, les investissements dans des sociétés biotech sont souvent quitte ou double.

La tendance générale va vers le retrait de capitaux

Mais BB Biotech a ainsi subi la tendance générale des investisseurs du secteur, qui a été de retirer des capitaux, en raison de résultats sur des traitements ou vaccins contre la Covid-19 décevants, mais aussi en prévision des élections présidentielles américaines et la pression sur les prix des médicaments qui pourrait en découler. Il n’en reste pas moins que Moderna, dont le vaccin est parmi les plus prometteurs, figure dans le portefeuille de BB Biotech.

Au cours du troisième trimestre, HBM Healthcare a en revanche bénéficié de conditions exceptionnelles tant sur le marché des IPO que des fusions-acquisitions, essentiellement, voire exclusivement aux Etats-Unis. Tout d’abord les IPO: selon le site Evaluate Vantage, les 25 nouvelles entrées sur le marché américain entre juin et septembre ont levé au total 4,5 milliards de dollars. Ce qui représente presque la totalité du montant levé sur toute l’année 2019!

Les IPO ont fortement gagné en envergure

Le nombre d’IPO n’est cependant pas particulièrement élevé, bien au contraire des sommes qu’elles génèrent. Cinq nouvelles opérations ont  levé chacune plus de 250 millions de dollars; Relay Therapeutics (BB Biotech l’a intégré dans son portefeuille après l’IPO) en tête avec 460 millions. Une nouvelle technologie prometteuse dans le domaine de l’oncologie avec un premier projet en phase I a créé cet engouement.

HBM Healthcare n’a pour sa part participé à aucune de ces grandes IPO. La société note tout de même: «Les quatre IPO de Cathay Biotech, Harmony Biosciences, ALX Oncology et iTeos Therapeutics ont débloqué une valeur ajoutée provenant du portefeuille de sociétés privées et contribué au total à hauteur de 229 millions de francs au résultat trimestriel. Cela correspond à une croissance moyenne d’environ 80% sur les valeurs comptabilisées de ces investissements avant leur cotation.» Les IPO en général attirent une large partie de la masse de liquidités disponibles, le secteur de la biotech n’étant pas le seul à profiter d’une forte activité.

L'activité est forte en M&A également

Les fusions-acquisitions sont elles aussi sur une pente ascendante au troisième trimestre, comme le constate BB Biotech dans son rapport sur neuf mois. «Nous anticipons des transactions génératrices de valeur provenant du portefeuille de sociétés privées, par le biais de levées de fonds et d’acquisitions», prévoit HBM Healthcare.

Un nouveau phénomène de Wall Street: les SPAC

La nouvelle folie de Wall Street, à laquelle participent aussi les deux grandes banques helvétiques UBS et Credit Suisse, en est probablement déjà en partie responsable: les SPAC (Special Purpose Acquisition Companies). Ces sociétés à but précis créées pour faire des acquisitions sélectionnent leurs cibles par l’intermédiaire de spécialistes confirmés, donnant un certain gage de qualité aux investisseurs. Quant aux biotech visées, l’acquisition par une SPAC est une alternative à l’IPO d’autant plus intéressante qu’elle peut permettre de lever des fonds sans céder autant de parts que dans le cas d’une entrée directe sur le marché, et que la détermination du prix fait l’objet d’une négociation directe entre les spécialistes de la SPAC et la société.