08 octobre 2020, 16h31
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La société immobilière Mobimo a été très suivie en Suisse romande lors de la période du semi-confinement, près de 40% de la valeur de son portefeuille se trouvant de ce côté de la Sarine. Un portefeuille qui se concentre particulièrement sur le quartier du Flon à Lausanne, qui comprend des parts importantes dédiées au commerce du détail, à la gastronomie ainsi qu’à la culture et aux loisirs.
Daniel Ducrey, CEO du groupe qui appartient au top 5 du secteur en Suisse, se veut confiant par rapport à l’évolution des affaires des locataires appartenant aux secteurs les plus touchés.
L’hôtellerie-gastronomie et le commerce du détail forment une part importante de la vie du Quartier du Flon. Quelle est la situation?
Il s’agit de deux segments complètement différents. En ce qui concerne l’hôtellerie, nous avons eu l’intelligence d’aller vers les locataires pour trouver des solutions. Le paiement des loyers ne leur a ainsi pas posé des difficultés insurmontables. Nous avons investi sur le plan des loyers. C’était une bonne mesure à long terme. La grande majorité des hôtels à Lausanne ont retrouvé leur clientèle, ou du moins atteint des niveaux tout à fait acceptables. La gastronomie fait de bonnes affaires elle aussi. Cette reprise est plus rapide que ce que les scénarios pessimistes avaient prévu.
Mais l’hiver risque d’imposer des limites de capacités, sans parler d’une nouvelle hausse des infections…
Nous disposons tous d’un vivier économique qui fonctionne. Cependant, la gastronomie forme un écosystème à interdépendances très fortes. Dans de nouvelles circonstances, il lui faut trouver de nouveaux équilibres. Les restaurateurs vont rester créatifs, par exemple en utilisant des couvertures chauffantes électriques. Les autorités devraient se montrer flexibles, comme lors des agrandissements de surfaces de terrasses. Je fais confiance au bon sens et à la capacité d’innovation.
D’autres problèmes que la pandémie s’ajoutent pour le commerce de détail. Comment entendez-vous le gérer?
Le commerce en ligne va continuer à prendre des parts de marché. Mais les rues chics en centre-ville garderont leur qualité. Les gens vont toujours venir dans les magasins de marques de référence présentant l’assortiment, qui rendent palpables les produits, même si les clients finissent par les commander ailleurs. Les commerces moins bien situés vont continuer de souffrir, et nous y sommes très attentifs. Contrairement à certaines croyances, la situation du Flon, au cœur de l’interface des transports publics, ne suffit pas à faire vivre le quartier. Nous avons une équipe dédiée qui travaille à son animation au quotidien. Nous investissons dans un lieu de qualité, dont font aussi partie les garages, un développement très qualitatif que j’apprécie beaucoup. L’aspect animation est particulièrement fort au Flon, et nous nous en inspirons aussi pour les quartiers d’Aarau et Kriens.
Ne ressentez-vous pas déjà les effets de la nouvelle hausse des infections?
Nous avons aujourd’hui un quartier du Flon avec une fréquentation équivalente, voire supérieure à celle de l’année passée.
Y a-t-il une baisse de la demande de surfaces de bureaux en raison du travail à distance plus répandu?
C’est une évolution trop récente pour avoir des exemples concrets. Je m’interroge plus globalement sur les changements que la Covid-19 a provoqués dans nos façons de travailler. Le home office crée de nouvelles inégalités. Tout le monde ne dispose pas chez soi d’espaces adaptés pour avoir un bon confort de travail et une bonne productivité. Cela comporte le risque de créer une société à deux vitesses. C’est une opportunité pour les espaces de co-working, qui offrent une alternative plus abordable à des appartements qui ne vont pas forcément s’agrandir.
La place du bureau traditionnel est-elle contestée?
La motivation des gens pour venir au bureau n’est plus de pouvoir travailler tranquillement. Les bureaux deviennent des incubateurs, des générateurs d’identité. Il faut créer une mixité, favoriser l’échange interpersonnel qui, le confinement l’a révélé, est extrêmement gratifiant. Je crois beaucoup au potentiel d’un tel aménagement. En raison des mesures sanitaires, les bureaux actuels non attribués (shared desks) risquent de souffrir un peu. Les espaces de co-working doivent évoluer eux aussi s’ils veulent bénéficier des nouvelles opportunités.
Les parts importantes de segments touchés par la lutte contre la pandémie n’exposent-elles pas davantage Mobimo?
Comparé à ses pairs, Mobimo se distingue aussi par une part importante de logements, à près de 40% des revenus locatifs. Ce segment a un effet stabilisateur, même si les rendements ne figurent pas parmi les plus élevés du portefeuille. Les performances du logement devraient rester similaires à ce qu’on a aujourd’hui.
Daniel Ducrey, CEO du groupe qui appartient au top 5 du secteur en Suisse, se veut confiant par rapport à l’évolution des affaires des locataires appartenant aux secteurs les plus touchés.
L’hôtellerie-gastronomie et le commerce du détail forment une part importante de la vie du Quartier du Flon. Quelle est la situation?
Il s’agit de deux segments complètement différents. En ce qui concerne l’hôtellerie, nous avons eu l’intelligence d’aller vers les locataires pour trouver des solutions. Le paiement des loyers ne leur a ainsi pas posé des difficultés insurmontables. Nous avons investi sur le plan des loyers. C’était une bonne mesure à long terme. La grande majorité des hôtels à Lausanne ont retrouvé leur clientèle, ou du moins atteint des niveaux tout à fait acceptables. La gastronomie fait de bonnes affaires elle aussi. Cette reprise est plus rapide que ce que les scénarios pessimistes avaient prévu.
Mais l’hiver risque d’imposer des limites de capacités, sans parler d’une nouvelle hausse des infections…
Nous disposons tous d’un vivier économique qui fonctionne. Cependant, la gastronomie forme un écosystème à interdépendances très fortes. Dans de nouvelles circonstances, il lui faut trouver de nouveaux équilibres. Les restaurateurs vont rester créatifs, par exemple en utilisant des couvertures chauffantes électriques. Les autorités devraient se montrer flexibles, comme lors des agrandissements de surfaces de terrasses. Je fais confiance au bon sens et à la capacité d’innovation.
D’autres problèmes que la pandémie s’ajoutent pour le commerce de détail. Comment entendez-vous le gérer?
Le commerce en ligne va continuer à prendre des parts de marché. Mais les rues chics en centre-ville garderont leur qualité. Les gens vont toujours venir dans les magasins de marques de référence présentant l’assortiment, qui rendent palpables les produits, même si les clients finissent par les commander ailleurs. Les commerces moins bien situés vont continuer de souffrir, et nous y sommes très attentifs. Contrairement à certaines croyances, la situation du Flon, au cœur de l’interface des transports publics, ne suffit pas à faire vivre le quartier. Nous avons une équipe dédiée qui travaille à son animation au quotidien. Nous investissons dans un lieu de qualité, dont font aussi partie les garages, un développement très qualitatif que j’apprécie beaucoup. L’aspect animation est particulièrement fort au Flon, et nous nous en inspirons aussi pour les quartiers d’Aarau et Kriens.
Ne ressentez-vous pas déjà les effets de la nouvelle hausse des infections?
Nous avons aujourd’hui un quartier du Flon avec une fréquentation équivalente, voire supérieure à celle de l’année passée.
Y a-t-il une baisse de la demande de surfaces de bureaux en raison du travail à distance plus répandu?
C’est une évolution trop récente pour avoir des exemples concrets. Je m’interroge plus globalement sur les changements que la Covid-19 a provoqués dans nos façons de travailler. Le home office crée de nouvelles inégalités. Tout le monde ne dispose pas chez soi d’espaces adaptés pour avoir un bon confort de travail et une bonne productivité. Cela comporte le risque de créer une société à deux vitesses. C’est une opportunité pour les espaces de co-working, qui offrent une alternative plus abordable à des appartements qui ne vont pas forcément s’agrandir.
La place du bureau traditionnel est-elle contestée?
La motivation des gens pour venir au bureau n’est plus de pouvoir travailler tranquillement. Les bureaux deviennent des incubateurs, des générateurs d’identité. Il faut créer une mixité, favoriser l’échange interpersonnel qui, le confinement l’a révélé, est extrêmement gratifiant. Je crois beaucoup au potentiel d’un tel aménagement. En raison des mesures sanitaires, les bureaux actuels non attribués (shared desks) risquent de souffrir un peu. Les espaces de co-working doivent évoluer eux aussi s’ils veulent bénéficier des nouvelles opportunités.
Les parts importantes de segments touchés par la lutte contre la pandémie n’exposent-elles pas davantage Mobimo?
Comparé à ses pairs, Mobimo se distingue aussi par une part importante de logements, à près de 40% des revenus locatifs. Ce segment a un effet stabilisateur, même si les rendements ne figurent pas parmi les plus élevés du portefeuille. Les performances du logement devraient rester similaires à ce qu’on a aujourd’hui.