L'action Credit Suisse était à la peine mercredi matin, après l'annonce la veille dans la soirée d'un accord conclu avec différentes parties dans l'affaire de crédits frauduleux octroyés au Mozambique. La banque aux deux voiles a par ailleurs été tancée la nuit dernière par l'Autorité fédérale de surveillance des marchés financiers (Finma) en raison de l'affaire de filatures de son ancien banquier vedette Iqbal Khan et d'autres collaborateurs.
A 10h40, la nominative Credit Suisse accusait un recul de près de 1,7% à 9,62 francs, proche de son plus bas du jour, ce qui lui valait la dernière place d'un SMI en hausse de 0,88%. La veille, elle avait clôturé en hausse de 1,1% après les premières rumeurs d'un accord dans le scandale mozambicain parues dans la presse.
Les accords passés avec le ministère américain de la Justice (DoJ) et l'autorité de surveillance des marchés (SEC) devraient coûter au numéro deux bancaire helvétique un total de 275 millions de dollars. A cela s'ajoute une sanction de près de 200 millions de dollars infligée par le gendarme britannique (FCA), ainsi que l'annulation pour 200 millions de dollars de dettes contractées par le Mozambique. En tout, Credit Suisse s'attend à un impact de 230 millions de dollars sur ses chiffres au troisième trimestre.
Dans la foulée, l'établissement a été réprimandé par la Finma dans cette affaire, mais aussi dans celle de la filature d'Iqbal Khan.
En toute logique, ces nouvelles n'ont pas eu l'heur de plaire à la communauté financière. "En règle générale, nous nous réjouissons lorsque des affaires en suspens sont résolues à un prix raisonnable", indique par exemple Vontobel dans une note, signalant toutefois que dans le cas présent, la douloureuse semble plutôt salée. Comme Credit Suisse a probablement déjà constitué des provisions pour l'affaire du Mozambique, le troisième trimestre 2021 ne devrait être grevé "que" de 230 millions, précise la banque de gestion zurichoise, mais cela absorbera une part importante du bénéfice attendu.
La Banque cantonale de Zurich (ZKB) écrit dans son commentaire que le profil risque-rendement n'incite pas à s'engager sur le titre au vu de tels incidents.
Les deux établissements restent neutres sur le titre - qui avec un recul de 15% depuis le début de l'année, tient la lanterne rouge du SMI - à respectivement "hold" et "pondérer au marché". (AWP)