Le Ministère public de la Confédération (MPC) met en accusation Credit Suisse dans une affaire de trafic de stupéfiants et de blanchiment d'argent commis par une organisation criminelle bulgare. La grande banque est accusée de ne pas avoir pris toutes les mesures de précaution nécessaires.
Le MPC a déposé son acte d'accusation auprès du Tribunal pénal fédéral (TPF) au terme d'une vaste enquête sur les affaires en Suisse d'une importante organisation criminelle bulgare, a-t-il annoncé jeudi. La bande était active dans le trafic international de stupéfiants et le blanchiment d'argent à grande échelle des fonds issus de cette activité.
Credit Suisse est accusée de ne pas avoir pris toutes les mesures d'organisation raisonnables et nécessaires visant à empêcher le blanchiment de valeurs patrimoniales appartenant à et sous contrôle de cette organisation criminelle. Sont en outre renvoyés au TPF une ex-gestionnaire de cet établissement et deux membres de l'organisation.
Credit Suisse se rebiffe contre le MPC
Dans une prise de position, Credit Suisse prend note avec étonnement de la décision du MPC. "La banque rejette les allégations de prétendues lacunes organisationnelles et défendra sa position avec détermination", souligne-t-elle.
Le numéro deux bancaire helvétique risque une amende maximale de 5 millions de francs.
Les faits remontent à une période entre 2004 et 2008. Le Ministère public de la Confédération a lancé une procédure pénale à l'encontre d'anciens clients bulgares de Credit Suisse, une enquête ensuite étendue à deux ex-collaborateurs de la banque, puis au groupe zurichois, explique ce dernier.(AWP)