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Covid-19: jusqu'à 100.000 emplois menacés dans la restauration

Le secteur de la restauration en Suisse vit des moments dramatiques. Si rien n'est fait, le secteur pourrait perdre jusqu'à 100.000 emplois à brève échéance, a averti mardi en conférence de presse le président de Gastrosuisse, Casimir Platzer.

"Deux établissements sur cinq pourraient ne pas survivre au prochain semestre", s'alarme le dirigeant de Gastrosuisse. (Keystone)
"Deux établissements sur cinq pourraient ne pas survivre au prochain semestre", s'alarme le dirigeant de Gastrosuisse. (Keystone)
27 octobre 2020, 13h44
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Avec la multiplication des restrictions imposées pour raisons sanitaires, les recettes dans le secteur de la restauration se sont effondrées et nombre d'établissements ont dû mettre la clé sous la porte. 100.000 emplois seraient menacés selon Gastrosuisse, qui a tenu une conférence de presse mardi. "En raison de la communication très unilatérale et négative, comme celle d'un membre de la task force qui a déclaré publiquement et sans fondement qu'elle éviterait d'aller au restaurant pour le moment", la fréquentation est en chute libre, s'est irrité Casimir Platzer, le dirigeant de Gastrosuisse.

Mesures indigestes

Il dénonce par ailleurs des mesures "incompréhensibles" et discriminatoires pour la branche, rappelant que la plupart des contaminations n'adviennent pas dans les restaurants, qui ont mis en place des concepts de sécurité conformément aux directives des autorités sanitaires.

"Si des hôtes se retrouvent pour manger, cela n'a finalement aucune importance s'ils quittent la table à 21h00, 22h00 ou 23h00", a illustré le dirigeant, critiquant également la limitation à quatre personnes par tablée, alors que dans le cadre privé, on peut sans autres réunir une dizaine, voire une quinzaine d'invités.

La situation est désespérée dans certains segments, comme les bars, les clubs, et les discothèques où les récentes restrictions mises en place pour enrayer la propagation du coronavirus "équivalent à une interdiction d'exercer", selon les termes du président de Gastrosuisse.

Citant les chiffres de l'Office fédéral de la statistique (OFS), M. Platzer signale que 33'000 emplois sont déjà passés à la trappe. Un sondage mené par la faîtière indique par ailleurs qu'en raison de la pandémie, la moitié des restaurateurs sont confrontés à des difficultés financières. "Deux établissements sur cinq pourraient ne pas survivre au prochain semestre", s'alarme le dirigeant, indiquant qu'un grand nombre d'entreprises de la branche ont déjà utilisé les crédits Covid qui leur avaient été accordés, et qu'après huit mois de crise, même les réserves sont épuisées.

Situation critique dans les villes

"Notre association redoute une vague de faillites et nos membres envoient des signaux alarmants", a pour sa part indiqué le président de la section valaisanne André Roduit, qui avertit que la branche risque "un effondrement général et une crise sans précédent" si la situation persiste et que la saison d'hiver ne peut pas avoir lieu.

La situation est d'ores et déjà critique dans les villes, où près de la moitié de la moitié des établissements pourraient se voir contraints de mettre la clé sous la porte dès janvier prochain. Les restaurants zurichois ont vu leurs recettes fondre de de 60 à 70%, a signalé Urs Pfäffli, président de GastroZürich-City.

"Depuis la semaine dernière, les exploitants zurichois sont sous le choc", a-t-il poursuivi, en référence à l'appel au télétravail et aux restrictions de réunions prononcées par le Conseil fédéral, qui ont "réduit à néant les espoirs de jours meilleurs".

Selon Casimir Platzer, "les concepts de protection actuels fonctionnent bien, et on peut continuer à fréquenter les restaurants en toute sécurité". Le président de Gastrosuisse appelle les décideurs politiques à ne pas ordonner un nouveau confinement et à s'abstenir de durcir des mesures dont l'efficacité n'est pas avérée.

Il réclame également la mise en oeuvre rapide de la réduction des loyers pendant la période de fermeture prononcée par les autorités ainsi que la prolongation de l'indemnité en cas de réduction de l'horaire de travail.(AWP)