Le chimiste de spécialités Clariant a accusé une baisse de ses ventes en 2020 en raison de l'impact du coronavirus, qui a entraîné une surcapacité pétrolière et une faible demande de l'aviation. La vente de l'activité Masterbatches (mélanges-maîtres) lui a permis de gonfler son bénéfice net. Le groupe bâlois va se recentrer sur son coeur de métier et l'Asie en 2021.
Durant la période sous revue, le chiffre d'affaires de Clariant a reculé de 12%, à 3,86 milliards de francs, selon le communiqué paru jeudi. En monnaies locales, la baisse a été limitée à 5%. Les ventes de Care Chemichals ont diminué de 12%, celles des catalyseurs de 5% et de Natural Resources de 16%.
Par régions, l'Asie a connu une croissance des ventes de 4%, et même de 6% en Chine. Le groupe compte "se concentrer sur la croissance en Asie et les capacités en Chine", a assuré en conférence téléphonique le directeur général Conrad Keijzer, en poste depuis début 2021. Un nouveau centre de recherche et développement doit être inauguré en mars à Shanghai, "un jalon important qui va permettre de développer des produits pour le marché chinois".
En Amérique latine, le bond atteint 7%. En revanche, le chiffre d'affaires a décliné de 8% en Europe et de 13% au Moyen-Orient et en Afrique. Le plongeon de 14% en Amérique du Nord est imputé à la faible demande de l'aviation et des services pétroliers. Le dernier partiel du chimiste de Muttenz a été marqué par un recul des ventes de 9% à 1 milliard de francs. Les deux divisions principales ont souffert, quand les catalyseurs ont progressé, portés par l'Inde.
En 2020, le bénéfice brut opérationnel (Ebitda) ajusté d'effets uniques s'est établi à 619 millions de francs, en retrait de 16%, tandis que la marge afférente a reculé à 16%, contre 16,8% un an plus tôt.
Le bénéfice net a gonflé à 799 millions de francs, contre 38 millions fin 2019. Clariant rappelle avoir dû à l'époque provisionner 231 millions de francs en raison d'une enquête de la Commission européenne. Le groupe rhénan avait été condamné l'été dernier à payer 155,8 milions d'euros (166,4 millions de francs alors) pour son implication dans le cartel de l'éthylène. Cela explique le recul des liquidités opérationnelles de près de 30% à 369 millions.
Les résultats sont dans l'ensemble meilleurs qu'anticipé par le consensus AWP, à l'exception des liquidités.
A 11h45, il perdait 1,3% à 19,98 francs, dans un SLI en hausse de 0,17%.
Nombreuses suppressions de postes
Le nombre d'employés a fortement diminué au 31 décembre 2020, à 13'200 personnes contre 17'200. Le groupe estime que son programme de réduction des coûts suit son cours. Dans les opérations poursuivies, la coupe d'environ 600 postes a généré 50 millions de francs d'économies. Dans celles qui ont été abandonnées, la suppression "d'un excédent" de 200 postes a permis d'économiser 20 millions.
Des mesures ont aussi été prises "pour réduire ou transférer" près de 1000 emplois "afin d'éviter les coûts restants après la conclusion des cessions". Ces programmes ont contribué en 2020 à hauteur de 20 millions dans les opérations poursuivies et 8 millions dans les autres et devraient être "pleinement mis en oeuvre" d'ici 2022.
Le conseil d'administration propose un dividende ordinaire de 0,70 franc par titre au titre de 2019 et de 2020.
Pour 2021, Clariant ne donne pas d'objectifs précis. L'entreprise table sur la transformation du portefeuille pour atteindre une croissance supérieure à celle du marché et une hausse de la rentabilité, malgré l'environnement difficile lié au Covid-19. "Il n'y a pas d'acquisitions d'envergure" en vue, a noté le CEO. Le groupe s'attend aussi à une hausse des prix des matières premières, comme l'éthylène. Mais les coûts pourront être répercutés sur les clients, selon le chef des finances Stephan Lynen.
Baader Helvea se montre positif, saluant un portefeuille amélioré, ayant un impact sur la marge et un potentiel de valorisation du titre.
Goldman Sachs note que Clariant prévoit des vents contraires sur la demande des clients et de l'industrie comme l'aviation, le pétrole et le gaz, qui devraient avoir un impact sur les ventes au premier trimestre 2021, en particulier pour Natural Resources.
Après avoir ouvert dans le vert, le titre a ensuite plongé dans le bas de tableau du SLI. A 11h45, il perdait 1,3% à 19,98 francs, dans un SLI en hausse de 0,17%. (awp)