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Cette vague de faillites qui a été évitée grâce à l'esprit entrepreneurial

ANALYSE. Les PME veulent rester maîtres de leur destin au lieu de garder les bras croisés jusqu'à la fin de la pandémie.

Cette vague de faillites qui a été évitée grâce à l'esprit entrepreneurial
15 décembre 2020, 18h58
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Les PME suisses ont une nouvelle fois démontré toute leur capacité à affronter les crises. Ainsi, au cours des derniers mois, elles n’ont pas subi une vague de faillites malgré les effets délétères du Covid-19. Un fait qui ne s’explique pas seulement par les mesures de soutien étatiques, mais aussi et surtout par une volonté d’agir de manière autonome, de rester proactives face à la pandémie, selon le dernier sondage annuel de Credit Suisse auprès des petites et moyennes entreprises.

Cette résistance se manifeste autant lorsque les facteurs à l’origine des difficultés sont sous l’emprise directe des entrepreneurs que, comme cette fois-ci, lors de l’apparition d’un problème qui échappe totalement à leur contrôle.


Une attitude passive comporterait plus de risques de faillite


Il ne s’agit pas d’endurer simplement cette mauvaise période, dans l’espoir que les affaires reprennent naturellement après la pandémie. Une attitude passive qui comporterait un risque de faillite beaucoup plus important qu’une démarche active qui cherche à tirer le meilleur d’une situation défavorable. C’est peut-être même au sein des branches actuellement soutenues par l’Etat qu’il pourrait y avoir de mauvaises surprises. Ce qui donnerait raison à ceux arguant que ces aides empêchent les restructurations qui devront de toute manière intervenir tôt ou tard.


Changements du modèle commercial


Ainsi, près de la moitié des PME ont apporté des modifications à leur modèle commercial depuis le début de la crise sanitaire. Selon le responsable de la clientèle PME pour la Région Suisse romande de Credit Suisse, Martial Décoppet, la fameuse résilience des entreprises résulte de leur capacité d’adaptation aux changements qui se produisent à l’échelle mondiale. La flexibilité est le mot d’ordre principal pour une majorité des PME sondées. Du côté des micro-entreprises (moins de 10 employés), cela a néanmoins dû se faire rapidement, sous la pression d’une marche des affaires très négative, comme l’a relevé Sara Carnazzi Weber, responsable de l’analyse sectorielle et régionale Suisse de Credit Suisse et co-autrice de l’étude. Les entreprises de taille plus importante ont eu un peu plus de temps pour y procéder, grâce notamment à des exportations vers les Etats-Unis ou la Chine qui ont bien résisté du côté de l’industrie.


L'innovation peut naître d'adaptations pragmatiques


Même dans le contexte d’une pandémie, les entrepreneurs restent ainsi fidèles à une attitude qui fait partie intégrante du succès de la Suisse, pays exportateur avec un niveau de salaires élevé. Un gel des investissements n’est guère à l’ordre du jour. Les innovations peuvent aussi naître de repositionnements ou de développements de nouvelles activités lancées de manière opportuniste et imaginées temporaires. Les entrepreneurs sont aussi disposés à revoir leur chaîne de valeur.

Les entreprises suisses tirent ainsi profit d’un effet accélérateur de tendances déjà présent, souvent attribué à la pandémie. Un peu moins de retenue en matière de numérisation serait cependant la bienvenue, dans l’optique d’améliorer la compétitivité. Par exemple, les entreprises qui n’ont pas connu de télétravail avant la pandémie ne l’ont pas fortement développé pendant celle-ci non plus