Un bond de 80% en deux séances. A la suite de la publication mercredi de son rapport semestriel, l’action Blackstone Resources s’est encore appréciée de 1,5% jeudi. La société de participation zougoise, centrée jusqu’ici sur les métaux utilisés dans la fabrication de batteries rechargeables, a ainsi vu son cours tripler depuis le début de l’année. L’attrait pour le titre résulte de la réorientation de la société sur la recherche et le développement de batteries de la prochaine génération sur le plan technologique.
Dimension spéculative
Ce qui confère au titre une dimension plus spéculative, au gré des annonces sur ce thème. La société indique dans son communiqué que la première batterie au monde dotée d’électrodes épaisses obtenues par impression 3D a été testée avec succès et que cette technologie accroît la densité énergétique d’environ 20%, tout en augmentant le nombre de cycles de charge. Elle permet aussi et surtout, dans la production, d’économiser 70% des investissements corporels (capex) et 35% des charges opérationnelles et matérielles.
Fabrication en Thuringe
La société zougoise mène à bien actuellement la construction, en Thuringe, d’une fabrique conçue pour la production, en masse et à un rythme rapide, de batteries pour les secteurs des PC et téléphone portables, mais aussi de l’automobile et de la navigation marine. En coulisse, un responsable de la société estime même que Blackstone a deux grands pas d’avance sur Tesla et sur les fabricants chinois. Dans la mesure où, premièrement, le système de production de Blackstone serait d’une plus grande souplesse au niveau de l’utilisation des matériaux, grâce précisément à la production par l’impression 3D et, en deuxième lieu, à la faveur de l’utilisation d’électrolytes solides et non pas liquides au sein de ses accumulateurs.
La société, par le biais de sa filiale allemande Blackstone Technology, a développé cette technologie avec le concours de l’institut Frauenhofer en Allemagne, et de partenaires stratégiques dans plusieurs pays, ainsi que du Laboratoire fédéral de recherche et d’essai des matériaux EMPA. Mais Blackstone détient les droits de toutes les technologies de production.
Arguments écologiques
La société se targue en outre d’utiliser des procédés de liaison aqueux, dépourvus de solvants polluants, de nature eux aussi à abaisser les coûts de production. L’application de cette technologie réduit en outre à 10%, au plus, la part des matériaux qui ne servent pas au stockage de l’énergie.
Blackstone Resources a clôturé le premier semestre 2020 par un bénéfice net de 19,8 millions de francs, quasiment multiplié par quatre par rapport à celui du premier semestre 2019. Dans le même temps, les fonds propres se sont étoffés de 23% pour s’établir à 85,4% du bilan, à la faveur notamment d’une cession de licences, pour 22 millions de francs, sur des terres rares en Norvège.
Valorisation de 121 millions de francs
Valorisée à 121 millions de francs sur SIX, Blackstone Resources est placée depuis 1995 sous la direction de Ulrich Ernst, président de la direction (CEO) et du conseil d’administration ainsi que principal actionnaire de la société. Dans son message aux actionnaires, ce dernier anticipe un second semestre «encore plus exaltant», dès lors que son groupe participe à la reprise de l’économie mondiale, et un exercice annuel très profitable, sans formuler de prévisions chiffrées.