Actares, association pour un actionnariat responsable, interpelle Nestlé en lien avec l'initiative cantonale sur une assurance dentaire obligatoire, soumise au vote dimanche à Neuchâtel. L'Association suisse des sources d'eaux minérales et des producteurs de soft drinks a en effet cofinancé la campagne des opposants.
Le financement de l'Association suisse des sources d'eaux minérales et des producteurs de soft drinks, dont Nestlé assume par l'intermédiaire de Nestlé Waters la vice-présidence, interroge Actares. Cette dernière se questionne jeudi dans un communiqué sur la «compatibilité de la démarche avec les valeurs affichées par l'entreprise».
Actares, au nom de ses membres actionnaires de Nestlé, «interpelle la multinationale de l'agro-alimentaire sur sa récente ingérence dans le processus démocratique en Suisse même. Cette démarche ne se justifie pas, à première vue, par la bonne marche des affaires. Elle semble même entrer en contradiction avec les valeurs que Nestlé se targue de respecter», a ajouté l'association.
Dans le «Matin Dimanche», qui a révélé l'information, l'Association suisse des sources d'eaux minérales et producteurs de soft drinks a justifié son intervention en lien avec le contre-projet, qui prévoyait une taxe sur les boissons sucrées. Ce dernier n'est finalement pas soumis au vote, puisqu'il n'a pas atteint en mai la majorité qualifiée du Grand Conseil.
Opposition aussi des assureurs
«Comme il s'agissait d'un paquet - initiative et contre-projet - auquel les milieux économiques du canton de Neuchâtel s'opposaient, nous avons soutenu leurs différentes démarches», a expliqué le responsable de la communication de l'association, David Arnold, au journal dominical.
La campagne des opposants à l'assurance dentaire a été aussi financée par les assureurs privés. L'ASA a expliqué que le modèle de médecine dentaire en Suisse est comparativement peu coûteux et fonctionne avec succès grâce à la responsabilité individuelle, à la prévention et à l'assurance facultative.
L'initiative, déposée en 2015, demande que l'assurance dentaire obligatoire soit financée par une retenue sur le salaire de 1% payée moitié par l'employeur et pour moitié par l'employé. Elle est soutenue par les partis politiques de gauche, des syndicats et des associations. Le texte est combattu par le Conseil d'Etat, le Grand Conseil, quatre partis de droite, des associations économiques et les dentistes. (AWP)