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Arnd Kaldowksi: «C’est l’évolution du marché qui m’a le plus supris»

Sonova a rehaussé ses résultats prévisionnels pour l'exercice 2020/21, à la faveur d'une reprise plus forte que prévu du marché des appareils auditifs. L'action bondit de 13%.

Arnd Kaldowski, le CEO de Sonova, explique l'impact du lancement de la nouvelle plateforme technologique Paradise
Arnd Kaldowski, le CEO de Sonova, explique l'impact du lancement de la nouvelle plateforme technologique Paradise
28 septembre 2020, 16h49
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Sonova a relevé lundi ses résultats prévisionnels au titre de l’exercice décalé 2020/21. A la faveur d’une reprise plus forte que prévu, le chef de file mondial des appareils auditifs, en termes de chiffre d’affaires, et numéro deux dans la distribution (derrière Amplifon) anticipe désormais une marge EBITA ajustée d’environ 15%, en francs, au premier semestre. Pour la deuxième moitié de l’exercice, le groupe zurichois table sur une progression des revenus de 4-8% et un bénéfice d’exploitation ajusté EBITA en hausse de 20 à 30%, à changes constants. Pour l’ensemble de l’exercice, le chiffre d’affaires devrait ainsi représenter 92-94% de celui de l’exercice précédent alors que l’EBITA devrait rester stable, à changes constants. Ces prévisions se situaient plus de 10% au-dessus de celles du consensus pour l’EBITA. D’où le bond de plus de 12% enregistré par l’action Sonova lundi à Zurich. Ce qui valorise le groupe à plus de 14,7 milliards de francs. Entretien avec Arnd Kaldowski, CEO de Sonova depuis deux ans et demi. Vous avez fait état ce matin d’une reprise plus rapide qu’attendu par le consensus pour l’exercice en cours 2020/2021. Avez-vous été davantage surpris par l’évolution du marché ou par celle de Sonova ? C’est l’évolution du marché qui m’a le plus surpris s’agissant des trois derniers mois. Sur la base des chiffres publiés dans différents pays, la progression de celui-ci a été nettement plus vigoureuse. Et selon nos estimations, notre croissance a été supérieure. Ce qui tient à la vigueur de nos produits basés sur la plateforme Marvel (ndr : dont la version 2 a été lancée à l’automne 2019) et aux autres initiatives lancées. Gagnez-vous aussi des parts de marché par rapport à votre grand concurrent danois Demant ? Cela va dépendre de ce que Demant fera en matière d’innovation, de lancement d’un nouveau produit. Nous n’en voyons pas pour l’instant. En mai vous aviez présenté le secteur des aides auditives comme le deuxième le plus affecté par la pandémie, après celui des voyages. Les clients, plutôt âgés, ont-ils repris le chemin des boutiques des audioprothésistes? Les clients veillent certainement au respect des protocoles de sécurité adéquats. Pour donner un exemple, depuis le début de la Covid, nous ne recevons que sur rendez-vous, en veillant au port des masques. Les succursales d’une taille normale n’accueillent qu’un client à la fois. Et ces mesures de sécurité sont expliquées aux clients lors de leurs premières visites. Sur cette base, la grande majorité des patients se sentent à l’aise et se déplacent volontiers dans nos boutiques. Cette situation favorise-t-elle parallèlement, de la part des clients, un ajustement de leurs appareils en ligne? Cette tendance était déjà à l’œuvre avant que l’on ne parle de la pandémie. Au début de celle-ci toutefois, le nombre de clients qui privilégiaient un ajustement à distance ou en ligne de leurs appareils a été multiplié par quatre ou cinq. Cette catégorie ne représente cependant encore qu’un faible pourcentage, à un chiffre, de nos clients. L’intérêt a donc été nettement plus grand qu’avant mais à un niveau encore étonnamment bas. Le mois dernier, vous avez annoncé le lancement de la nouvelle plateforme technologique Paradise, ce qui n’était attendu qu’à l’automne. Le contexte actuel est-il propice à cela ? Notre marché est porté par l’innovation. Le développement d’une nouvelle plateforme technologique est prévu tous les deux ans. Attendre six mois de plus aurait pu être mis à profit par un concurrent. Etant donné que le marché s’est rapproché de son niveau d’il y a un an, l’impact que nous attendons de cette poussée d’innovation devrait être significatif. Paradise nous permet de franchir deux pas technologiques importants. Nous avons développé une nouvelle puce dotée de capacités algorithmiques encore plus amples. La plateforme inclut également un accéléromètre, soit un capteur qui mesure les mouvements. Ce qui permet d’optimiser le microphone lorsque l’auditeur se déplace avec un interlocuteur. Ces innovations améliorent la performance auditive, en particulier dans des environnements bruyants, pour mieux faire ressortir les voix plus faibles. Quels effets observez-vous déjà de ce lancement ? Les audioprothésistes sont en voie d’en équiper les premiers clients. Ce qui a déjà eu un impact positif sur les affaires en août et en septembre. Mais le succès va dépendre des impressions des clients dans les mois à venir. Quelle a été l’évolution en Suisse ? Les clients ont repris leurs habitudes de consommation. Les affaires se sont bien reprises en Suisse aussi. Comme dans le reste de l’Europe où elles ont été proches, au deuxième trimestre 2020/21 et en monnaies locales, des niveaux observés un an plus tôt, peut-être un peu meilleures en septembre. Redoutez-vous la deuxième vague de la pandémie ? Nous avons jusqu’ici observé une amélioration de la marche des affaires même là où les taux d’infection ont repris de l’ampleur. Les consommateurs ont appris à s’accommoder de ces situations. Mais si une deuxième vague affecte tout un pays et que des mesures de confinement drastiques doivent être prises dans la distribution, cela aurait certainement un impact négatif.