Le fournisseur de dispositifs chirurgicaux et consommables ophtalmiques Alcon a accéléré entre avril et fin juin sur la voie du rétablissement entamé en fin d'année dernière. La direction relève dans la foulée sa feuille de route pour l'exercice en cours, brossée à l'issue du premier partiel.
Le chiffre d'affaires trimestriel a rebondi de 75% à 2,09 milliards de dollars (1,91 milliard de francs), surcompensant l'élagage dont il avait été victime un an plus tôt au moment de l'éclatement de la crise sanitaire.
Cette poussée de croissance, inédite depuis l'autonomisation au printemps 2019 du giron de Novartis, "ne sera pas tenable sur la durée et doit laisser place à une normalisation", a toutefois prévenu le directeur général (CEO) David Endicott en conférence de presse.
Rétablissement dans tous les domaines
Le produit des dispositifs implantables a été multiplié par plus de deux à 387 millions, celui de lentilles et liquides a explosé de 94% à 620 millions et celui des activités annexes s'est envolé de 88% à 199 millions.
Le mastodonte genevo-texan a redressé la barre en termes de rentabilité également. La marge opérationnelle s'établissant à 10,9%, contre -38,9% un an plus tôt. Apurée des éléments jugés non-récurrents, cette marge s'est inscrite à 18,02%, contre -6,6%. Le résultat net a retrouvé le bon côté de l'équilibre, avec un bénéfice de 151 millions de dollars en lieu et place d'un déficit de 422 millions.
Les actionnaires ont applaudi une performance inespérée et catapulté à la clôture le cours de 13,5% à 73,28 francs
La performance décoiffe les projections les plus optimistes du consensus AWP. Les analystes articulaient en moyenne un chiffre d'affaires de 1,96 milliards de dollars, assorti d'une marge opérationnelle de 7,2% ou 17,2% en fonction de l'intégration ou non des facteurs exceptionnels.
Sur les six premiers mois de 2021, le groupe aura ainsi engrangé 4,00 milliards de dollars de recettes.
Etats-Unis en locomotive
Pour l'ensemble de l'exercice, Alcon vise désormais un chiffre d'affaires de 8 à 8,2 milliards, contre 7,8 à 8 milliards de dollars il y a quatre mois. La marge opérationnelle de base devrait se situer autour de 17,5% au lieu des 17,0% articulés en mai.
Les Etats-Unis doivent continuer à progresser par rapport à 2019 au cours de la seconde moitié de l'année, quand les autres marchés ne retrouveront une certaine normalité qu'à partir du début de l'an prochain.
"Nous avons constaté quelques améliorations en Europe, mais les débouchés au Japon ou en Inde restent encore largement en-dessous de leur niveau d'avant l'éclatement de la pandémie", a précisé M. Endicott.
JP Morgan accueille de prime abord une nouvelle feuille de route plutôt modeste au vu des performances déjà réalisées. Plus confiant, Berenberg n'exclut pas de nouveaux relèvements d'objectifs avant la fin de l'année.
Vontobel note par contre que l'entreprise demeure en phase de transformation depuis son autonomisation de Novartis en 2019 et perçoit encore un potentiel d'amélioration au cours des prochaines années.
Les actionnaires ont applaudi une performance inespérée et catapulté à la clôture le cours de 13,5% à 73,28 francs. L'indice vedette SMI a fini en hausse de 0,54%. (awp)