Adecco a redressé le cap au premier trimestre 2021. Malgré la poursuite de l'érosion de ses revenus, le géant zurichois du placement de personnel a renoué avec les chiffres noirs, dégageant un bénéfice net attribuable aux actionnaires de 124 millions d'euros, contre un perte de 348 millions un an auparavant.
Le résultat d'exploitation avant intérêts, amortissements et impôts (Ebita) s'est pour sa part hissé à 201 millions d'euros (219,7 millions de francs), soit un bond de 47% en un an, indique mardi le groupe établi à Glattbrugg, en banlieue zurichoise. Hors effets exceptionnels l'Ebita présenté une croissance de 34% à 207 millions.
Entre janvier et fin mars, les revenus ont fléchi de 3% à 4,97 milliards d'euros. En termes organiques, ils ont toutefois affiché une hausse de 1%. A jours ouvrés équivalents, la progression s'est fixée à 2%.
Le chiffre d'affaires s'est amélioré mois après mois sur le trimestre sous revue, signant une croissance de 9% en mars, après des replis de 2% en janvier et février. En comparaison avec les 1er trimestre 2019, soit avant l'éclatement de la pandémie de Covid-19, les revenus ont fléchi de 8%.
Alors que les revenus se sont révélés légèrement inférieurs aux attentes des analystes sondés par AWP, le bénéfice net et le résultat opérationnel les ont dépassés.(AWP)
L'action Adecco en fort repli
L'action Adecco chutait mercredi à la Bourse suisse, malgré le retour à la croissance affiché au 1er trimestre par le géant du placement de personnel. Alors que l'entreprise zurichoise anticipe une reprise au 2e trimestre sur la base de l'amélioration de ses affaires en avril, les avis divergent quant à la qualification de la performance des trois premiers mois.
Après un début de séance en repli de près de 2,8%, l'action Adecco s'enfonçait encore un peu plus après les premiers échanges, notant vers 09h30 à 59,96 francs, soit une dégringolade de 3,85%. Dans le même temps, l'indice SLI des 30 valeurs vedettes du marché helvétique lâchait 0,15%.
La performance trimestrielle d'Adecco en matière de revenus s'est révélée plus ou moins conforme aux attentes des analystes, la croissance organique de 2% ayant même dépassé leurs anticipations. Les experts ont salué l'évolution favorable des marges du groupe zurichois, l'Ebita et le bénéfice net s'affichant au-delà des prévisions.
A l'image de Kean Marden, de Jefferies, certains analystes jugent décevante l'évolution des revenus d'Adecco. M. Marden avait tablé sur une performance meilleure sur la base des chiffres dévoilés par les grands rivaux Manpower et Randstad. Consolation pour l'expert, la rentabilité a nettement progressé.
La banque d'affaires américaine Goldman Sachs remarque pour sa part que, contraire à Randstad, Adecco n'est pas parvenu à retrouver les niveaux de 2019 durant ce premier partiel. Et l'établissement d'outre-Atlantique de s'interroger quant à savoir si le groupe zurichois sera en mesure de franchir ce palier entre avril et la fin juin.
Restent que la plupart des experts, à l'inverse des investisseurs, ont réservé un accueil favorable aux observations d'Adecco concernant l'évolution des affaires en avril, celle-ci laissant indiquer que la croissance organique a continué à s'accélérer par rapport aux trois mois précédents.
Gian Marco Werro, de la Banque cantonale de Zurich (ZKB), salue en particulier une croissance organique des ventes d'Adecco, supérieure à celle de Manpower. Toutefois, le groupe zurichois affiche une performance en retrait au regard de celle dévoilée par l'autre grand rival, Randstad.
M. Werro met tout particulièrement en exergue l'amélioration des marges brute et opérationnelle. Un point de vue que partagent d'autres analystes, Adecco étant parvenu à dépasser les attentes en la matière depuis plusieurs trimestres.(AWP)