Avenir Suisse a publié ce mardi son indice de liberté et l’édition 2020 a été ébranlée par un nouveau venu: le Liechtenstein. Jamais le groupe de réflexion libéral n’avait intégré la principauté dans ses calculs. Et le petit Etat s’est directement classé en haut du podium. A l’opposé, les lanternes rouges du classement sont les cantons de Vaud et de Genève. La faute au taux d’exploitation du potentiel fiscal pour Vaud; et au nombre d’employés dans l’administration publique ainsi qu’à la faible solvabilité pour Genève.
Les Liechtensteinois sont donc à ce point plus libres que les Genevois et Vaudois? «Oui, selon les indicateurs que nous avons choisis», répond l’auteur de l’étude, l’économiste Samuel Rutz. Pourtant, le prince du Liechtenstein dispose d’un droit de veto sur les décisions de son peuple et le territoire refuse de légaliser l’avortement. «Évidemment nous nous basons ici sur des critères économiques et civils», précise-t-il. Les 33 indicateurs pris en compte par Avenir Suisse touchent aux horaires d’ouverture des magasins, aux restrictions de vente d’alcool ou à l’impôt sur le revenu d’une famille moyenne, mais aussi à la liberté du choix de l’école ou encore au recours à la surveillance vidéo.

Des Romands pas si mauvais
La Suisse romande compte pour sa part deux cantons dans le top 10. Le Jura atteint la 6e place, notamment grâce aux droits politiques qu’il accorde aux étrangers. En 9e position, Neuchâtel a perdu trois rangs, en partie à cause de son secteur public trop pourvoyeur d’emplois. Les autres territoires romands se classent en bas de l’indice. A la 18e place, Fribourg qui pèche par des horaires d’ouverture de commerces trop restrictifs. Au 23e rang, le Valais où les libertés économiques font défaut.
Pas de conclusion hâtive. Pour Avenir Suisse, la Suisse romande ne serait pour autant pas plus liberticide que la Suisse alémanique. «C’est une question de proportions: il y a simplement moins de cantons romands», assure Samuel Rutz. S’il constate une légère tendance à une Suisse romande plus libre du point de vue civil et plus restrictive au niveau économique, «cela reste marginal.» Le responsable Programme et recherche met également en garde sur la relativité de l’indice car «à l’intérieur des frontières helvétiques, les différences d’un canton à l’autre ne sont pas énormes.» A noter aussi que les conséquences des mesures pour endiguer la pandémie n’ont pas été prises en compte dans l’indice 2020.