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Donnons la priorité à l'hydraulique

ÉDITORIAL - Face à une demande qui va augmenter et une sortie du nucléaire qui progresse, développer les grandes installations hydrauliques est une stratégie de choix pour la Suisse.

13 janvier 2021, 7h05
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Donnons la priorité à l'hydraulique

La Suisse a d’importants atouts dans un marché européen de l’électricité où la sécurité de l’approvisionnement devient un enjeu central. Comment sera-t-il possible de réussir la sortie du nucléaire dans plusieurs pays avec une demande qui augmente? Les Académies suisses des sciences ont sonné l’alerte en juillet 2020 dans leur prise de position sur la révision de la Loi sur l’énergie. La hausse de la demande d’électricité alimentée par le passage à l’électromobilité, aux pompes à chaleur ou encore par les efforts de l’industrie pour réduire les émissions de carbone n’est pas suffisamment anticipée.

Aujourd’hui, la Suisse est un exportateur net d’électricité. Près de deux tiers de la production indigène sont d’origine renouvelable. Il est indispensable d’augmenter encore cette part. De quelle manière? En commençant par ne plus considérer les grandes installations hydrauliques suisses comme un simple acquis. Gérons-les d’une manière plus dynamique. Même avec les exigences de protection du paysage devenues encore plus strictes, il y a encore du potentiel. Ce potentiel est d’autant plus intéressant que l’hydraulique représente une solution écologique pour le stockage de masse. Les fluctuations de production générées par les éoliennes et le photovoltaïque soulignent l’importance de ce dernier.

Dans un horizon de temps pas trop lointain, ces installations devraient ainsi redevenir rentables. Encourager les projets hydrauliques doit donc figurer en tête des priorités d’une stratégie énergétique suisse, plutôt que de se focaliser sur des nouvelles énergies renouvelables dont les contraintes topographiques limitent le potentiel. Il manque l’engagement politique pour cette énergie cruciale, qui se retrouve de surcroît totalement en mains suisses. La complexité de la matière ne peut justifier le retard pris.