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Une vision générale négative du monde économique

Catherine Lance Pasquier
Catherine Lance Pasquier
Catherine Lance Pasquier
FER Genève - Directrice adjointe de politique générale
29 octobre 2020, 13h24
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Initiative «Entreprises responsables», initiative «Pour une interdiction du financement des producteurs de matériel de guerre», référendum contre l’accord de partenariat économique avec l’Indonésie: voici quelques exemples de la tendance actuelle à mettre en votation des objets qui se drapent d’un voile d’éthique et qui proposent une vision manichéenne de la société. Les défenseurs de valeurs fondamentales et d’une société plus juste seraient opposés aux entreprises, forcément sans scrupules, coupables de diverses infractions car motivées uniquement par l’appât du gain. Or, ces textes manquent leur cible et pénalisent lourdement les entreprises suisses et l’emploi. Alors que la crise sanitaire engendre des conséquences économiques particulièrement lourdes et que l’incertitude s’installe au quotidien, les entreprises ont plus que jamais besoin de stabilité, de sécurité et de prévisibilité. L’initiative «Entreprises responsables», par exemple, avec ses exigences disproportionnées, fragilise les PME suisses et les désavantage face à leurs concurrents étrangers. Ce n’est pourtant pas le moment de se lancer dans des expérimentations risquées. Rappelons que les Chambres fédérales ont adopté un contre-projet exigeant mais pragmatique, qui permet d’atteindre les mêmes objectifs que l’initiative sans nuire aux entreprises suisses. Outre les conséquences directes sur les entreprises, ces textes contribuent à créer une vision générale négative du monde économique, au mépris des engagements des entreprises en faveur de la responsabilité sociale et environnementale et de leur apport pour la société. Les entreprises financent par le biais des impôts les infrastructures et prestations étatiques, elles assurent l’emploi et la formation professionnelle et sont un moteur de la recherche et l’innovation. Elles méritent mieux qu’un voile de suspicion généralisé. De plus, ces textes véhiculent une image négative des relations commerciales extérieures. Or, l’ouverture est une donnée vitale pour la Suisse. Sa prospérité dépend de la capacité des entreprises à mener des activités commerciales à l’étranger. Le 29 novembre, nous avons l’occasion de dépasser les slogans et l’émotion pour se prononcer sur des faits et refuser des propositions excessives. Le rejet de l’initiative «Entreprises responsables» permettra en outre l’entrée en vigueur du contre-projet, efficace et bien pensé. * Directrice adjointe, Politique générale, FER Genève