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Une initiative néfaste et inutile à 100%

Les initiatives à répétition dirigées contre l’économie et l’industrie menacent la prospérité de la Suisse. Celle sur laquelle nous nous exprimerons le 26 septembre prochain en fait partie. Par Claudine Amstein.

Claudine Amstein
Directrice - Chambre vaudoise du commerce et de l’industrie
13 septembre 2021, 15h30
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Une nouvelle forme d'inflation menace notre prospérité: les initiatives à répétition dirigées contre l’économie et l’industrie. Celle sur laquelle nous nous exprimerons le 26 septembre prochain, dite «99%», est du nombre. Elle vise à imposer les revenus de la fortune mobilière (intérêts et dividendes) ou de la fortune immobilière (loyers), ainsi que les gains en capital, qui sont exonérés aujourd’hui. Ces revenus seraient en outre taxés à 150%, ajoutant une ponction insolite sur des revenus fictifs. Ce serait inédit au niveau mondial et, surtout, parfaitement contraire à la logique d'un système fiscal moderne. La Suisse renverrait l'image d'un pays où l'on taxe les gens sur un revenu qu'ils n'ont même pas réalisé. On connaît meilleure vitrine.

Ce texte est en outre trompeur, car il frapperait non seulement le 1% des personnes très riches, mais provoquerait aussi des dégâts collatéraux en touchant les PME et sociétés familiales, les start-up, les propriétaires de logement ou de biens fonciers, ainsi que les épargnants. On serait alors bien loin du 1% de personnes visées. L’initiative découragerait les investisseurs et réduirait drastiquement la constitution de capital dans les entreprises. Or ce dernier est indispensable pour résister aux crises, investir, innover et créer des emplois.

Ce texte n’apporte en outre rien aux personnes qui ont perdu leur emploi ou qui subissent le chômage partiel.

Au-delà de ses singularités néfastes, cette initiative fait fausse route et s'avère, pour tout dire, inutile. En termes de fiscalité, la Suisse est plus égalitaire que bien d’autres pays. Les personnes aisées paient une part plus que proportionnelle des impôts sur le revenu et la fortune, ce qui permet d'exonérer les gens plus modestes de tout impôt ou presque. Ce texte n’apporte en outre rien aux personnes qui ont perdu leur emploi ou qui subissent le chômage partiel, car celles-ci ne demandent qu'à recommencer à travailler. Alourdir les impôts des PME fragiliserait notre économie à un moment où elle ne demande qu'à repartir au sortir d'une pandémie dévastatrice.

Ce texte a néanmoins une vertu: celle de permettre au monde de l'entreprise de faire entendre sa voix auprès du grand public. C'est pour lui l'occasion d'expliquer et de réexpliquer la nécessité qu'il existe à maintenir un tissu économique diversifié, créateur d’emploi, de sens et d’innovation pour la prospérité de notre pays. Je glisserai donc un bulletin paré d'un grand non dans l'urne le dernier week-end de septembre.