• Vanguard
  • Changenligne
  • FMP
  • Rent Swiss
  • Gaël Saillen
S'abonner
Publicité

«Soft power» nordique à l’international

La réputation des pays nordiques offre des perspectives internationales aux anciens ministres de ces «petits» pays.

Damien Degeorges
Spécialiste des pays nordiques
24 octobre 2017, 22h34
Partager

Børge Brende, qui vient de quitter ses fonctions de ministre norvégien des Affaires étrangères à la suite de l’annonce vendredi dernier d’un nouveau gouvernement en Norvège, a pris en ce mois d’octobre la présidence du Forum économique mondial.

Familier de l’organisation, il n’a pu que consolider, durant ces années ministérielles, un carnet d’adresse international fort utile dans le cadre de ses nouvelles fonctions. Surtout, il vient d’un pays, la Norvège, bénéficiant d’une réputation internationale ayant peu d’égale pour un Etat peuplé d’un peu plus de cinq millions d’habitants.

Rares sont en effet les pays producteurs d’hydrocarbures à avoir, par exemple, une aussi bonne image à l’international en termes de respectabilité environnementale (électricité quasi-intégralement d’origine renouvelable, parc automobile de plus en plus électrique, etc.). Ce qui fait la différence avec d’autres pays producteurs d’hydrocarbures souhaitant avoir une «vitrine verte», c’est l’image de sérieux généralement accolée aux pays nordiques à l’étranger.

Sur la scène internationale, on connaît également la Norvège de par son importante contribution en matière d’aide au développement. Du côté de l’Organisation du Traité de l’Atlantique Nord, c’est aussi un Norvégien, l’ancien Premier ministre Jens Stoltenberg, qui est à sa tête. Il a d’ailleurs succédé au poste de secrétaire général de l’OTAN a un autre Nordique, l’ancien Premier ministre danois Anders Fogh Rasmussen. Même la «petite» Islande, peuplée d’environ 340.000 habitants, a vu l’une de ses anciennes ministres des Affaires étrangères, Ingibjörg Sólrún Gísladóttir, obtenir cette année un poste de direction à l’Organisation pour la Sécurité et la Coopération en Europe.

La réputation des pays nordiques à l’international n’est cependant pas nouvelle: la nomination des deux premiers secrétaires généraux de l’Organisation des Nations Unies, le Norvégien Trygve Lie et le Suédois Dag Hammarskjöld, en témoigne. Dans un autre registre, on trouvait dans le classement 2016 du «Henley & Partners – Kochenov Quality of Nationality Index», après les deux puissances mondiales que sont l’Allemagne et la France, les cinq pays nordiques, quand la Suisse n’apparaissait qu’en neuvième position. Le Danemark est même arrivé deuxième à égalité avec la France, suivi de l’Islande, de la Suède, de la Norvège et de la Finlande.

Classement international après classement international, il est devenu rare de ne pas trouver un ou plusieurs pays nordiques en tête. Dans une certaine logique, il n’est pas anormal de voir des organisations tournées vers l’international nommer à leur tête des profils expérimentés venant d’Europe du Nord.