Huawai est soupçonné, depuis quelque temps, de participer à un vaste programme du gouvernement chinois de reconnaissance faciale afin de surveiller les Ouighours, peuple musulman du nord-ouest chinois.
Le footballeur français Antoine Griezmann, qui évolue au Barça, vient de renoncer à un gros contrat de publicité avec l’entreprise de télécom chinoise. Sous la pression de dizaines de milliers de messages envoyés sur les réseaux sociaux par des partisans du peuple Ouighour, la star du football contemporain abandonne le contrat qui le lie cependant à la marque chinoise.
L’avalanche de messages et le sort des Ouighours ne sont pas étrangers à sa décision mais c’est surtout sur le principe de la surveillance par vidéo-caméra et la reconnaissance faciale que sa décision a été prise.
Il faut voir que la reconnaissance faciale a fait, grâce aux algorithmes de l’IA, d’immenses progrès ces dernières années tout particulièrement en Chine mais pas seulement.
Les iPhones reconnaissent plusieurs fois par jour leur propriétaire, comme toutes sortes d’autres systèmes de sécurité. La face humaine est un enjeu de surveillance.
L’IA, et en particulier le "machine learning" est très bon à ce jeu. La reconnaissance d’image est le champ de l’IA où les avancées ont été les plus marquantes ces dernières années: de la voiture autonome à la machine visualisant sa propre production, de l’ouverture des portes à la surveillance des foules… tout est affaire de reconnaissance d’images. La face humaine n’est qu’une image au conséquence parfois plus politique.
Cela devient une préoccupation qui pose maintenant un vrai problème: devons-nous collectivement restreindre les capacités des algorithmes d’identification à tout bout de champ, devons-nous voir cette intrusion de l’IA dans nos vies comme un délit de faciès?
En Suisse la loi sur la protection des données limite l’usage de la surveillance notamment dans l’espace publique mais reste vague pour tous les espaces privés restants que nous traversons fréquemment. Surveiller la population par l’IA est partout possible. Les autorités commencent à s’en inquiéter. Le Conseil municipal de la ville de Boston vient d’interdire cette pratique (23.06.2020) à tous ses services et notamment à celui de police, l’Europe y songe.