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Qui a peur de la durabilité?

Les partis politiques devraient être capables de proposer un programme avec des solutions claires et réalisables. Par Arnaud Bürgin

«Préserver notre qualité de vie tout en réduisant nos émissions de CO2 est non seulement envisageable, mais également possible.»
KEYSTONE
«Préserver notre qualité de vie tout en réduisant nos émissions de CO2 est non seulement envisageable, mais également possible.»
Arnaud Bürgin
Fondation pour l’attractivité du canton de Genève (Flag) - Directeur
05 octobre 2023, 15h00
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Depuis la rentrée, nous publions sur nos réseaux sociaux des capsules vidéo explicatives du Plan climat cantonal genevois (PCC) qui détermine, au niveau du canton, les objectifs climatiques pour 2030 et 2050 ainsi que les mesures pour parvenir à les atteindre. Le but? Informer la population sur cette problématique cruciale qui impactera inévitablement notre quotidien, tout comme d’autres enjeux majeurs.

Ce sujet, d’une pertinence sociétale et économique indéniable, aurait dû recevoir un accueil largement positif. Toutefois, la liberté d’expression sur les réseaux sociaux défie souvent l’entendement: insultes, railleries, appels au complot et à la calomnie ont ainsi majoritairement rythmé nos premières publications. Mais comment ignorer le consensus scientifique sur le changement climatique? Ses impacts tangibles sur notre climat, sur notre qualité de vie ou sur notre économie?

Un simple steak frites émet environ 6,3 kg de CO2 et la fabrication d’un ordinateur portable 500 kg, soit la moitié de notre quota annuel en 2050

Arnaud Bürgin

Face à l’inconnu, la méfiance est souvent de mise. Comment comprendre qu’en 2050, il faudra émettre seulement une tonne de CO2 par an et par habitant pour satisfaire l’ensemble de nos besoins, tels que le chauffage, l’électricité, les déplacements, le numérique et l’alimentation? D’autant plus lorsque l’on sait qu’un simple steak frites émet environ 6,3 kg de CO2 et que la fabrication d’un ordinateur portable en génère à lui seul 500 kg, soit la moitié de notre quota annuel. Ces chiffres, une fois mis en perspective, rendent les inquiétudes et les réactions de certains plus compréhensibles, vu l’ampleur du défi à relever.

Bien entendu, ceci n’excuse pas cela. Mais il est peut-être temps que nos dirigeants et l’ensemble du monde politique s’emparent résolument de cette question pour clarifier la manière dont la Suisse compte atteindre les objectifs de l’Accord de Paris.

A l’approche des élections fédérales, les partis politiques doivent être capables de proposer un programme avec des solutions claires et implémentables. Une ligne de conduite à suivre, qui permettra de trouver un équilibre entre la préservation de notre qualité de vie, de nos emplois ainsi que de notre économie et la nécessaire réduction de nos émissions de gaz à effet de serre.

Préserver notre qualité de vie tout en réduisant nos émissions de CO2 est non seulement envisageable, mais également possible. L’innovation sera sans doute la clé de cette transformation, et l’économie fait partie intégrante de la solution. Mais sans une vision et un programme clair, une partie de la population restera craintive et refusera le changement.