Le Parlement vient d’adopter la loi pour un approvisionnement en électricité sûr reposant sur des énergies renouvelables, véritable avancée sur la voie de la réalisation des objectifs énergétiques et climatiques de la Suisse à l’horizon 2050. Elle apporte des nouveautés importantes pour le développement des énergies renouvelables au niveau de la pesée des intérêts et de la capacité des projets énergétiques à obtenir des autorisations. Après les offensives solaire et éolienne, le Parlement vise désormais la réalisation de 16 projets hydrauliques désignés comme les plus prometteurs et respectueux de l’environnement.
Ces intentions fixées sur le papier doivent faire place à l’action. Tous les acteurs doivent tirer à la même corde. La branche électrique a trois défis à relever: le développement des énergies renouvelables, l’extension et la transformation des réseaux, ainsi que l’efficacité. Elle mettra tout en œuvre pour y parvenir.
Concernant les projets concrets de construction, seuls manquent les permis de construire. Dans la pesée des intérêts, ne perdons donc plus de vue nos deux buts supérieurs que sont la protection du climat et la sécurité d’approvisionnement en électricité. Le moment est venu d’aller de l’avant et de se distancier des détails pour considérer le chantier global. Car pour atteindre nos objectifs climatiques et énergétiques, nous ne disposons clairement pas d’un siècle – oui, c’est le temps nécessaire au rythme actuel.
Négliger le réseau reviendra à sacrifier nos objectifs 2050
Michael Frank
L’accélération du rythme présuppose aussi des décisions politiques supplémentaires qui doivent aboutir au plus vite, notamment en matière de procédures d’autorisation. Le respect des processus démocratiques et des voies de recours est absolument compatible avec une concentration des procédures. Le canton de Neuchâtel en est la preuve. En parallèle à l’accélération des procédures pour les installations de production, il est impératif d’accélérer les procédures pour les réseaux. Car négliger le réseau – colonne vertébrale du système d’approvisionnement électrique – reviendra à sacrifier nos objectifs 2050. Dans cette lancée, il faut éviter de faire un pas en arrière en adoptant l’initiative biodiversité, véritable épée de Damoclès pour le développement des énergies renouvelables et des réseaux électriques.
A la liste des priorités pressantes se rajoute la collaboration indispensable entre la Suisse et ses voisins européens. Sans accord sur l’électricité, on court à une dégradation de la stabilité du réseau et de la sécurité d’approvisionnement. Sans parler des préjudices pour la place économique suisse et des coûts inutiles pour les consommateurs et consommatrices.
Nous sommes tous dans le même bateau. Si l’on continue à bloquer la production renouvelable et à s’opposer à la transformation du système énergétique, on s’expose volontairement à des dommages collatéraux en termes de sécurité d’approvisionnement et de neutralité climatique. Allons-y – enfin!