Faisons un premier constat: le meilleur allié de l’homme dans la lutte climatique est la forêt. Celle-ci retient l’humidité, fait baisser la température, abrite la biodiversité et absorbe massivement du CO2. Tout pour plaire! Et pourtant, la plupart des urbanistes continuent à prôner seulement l’arbre comme remède. On en plante partout, mais isolé les uns des autres, cela ne sert presque à rien. Seule une densité forte d’arbres peut faire la différence. Donc il faut se concentrer sur la solution forêt. C’est le postulat du professeur Ernst Zürcher, grand spécialiste mondial de la question.
Les villes en principe sont écartées de l’opportunité de posséder une forêt. Mais pas toutes. Statista.com (le site spécialisé en statistique globale) montre que trois villes se détachent dans le monde concernant leur surface boisée: Auckland, Göteborg et Bratislava avec chacune 288, 221 et 220 mètres carrés de forêt par habitant. Mais la surprise vient d’une ville suisse: Neuchâtel (issue des fusions communales). Elle fait beaucoup mieux que ces dernières avec 336 mètres carrés boisés par habitant. Étonnant.
Second constat: avoir une forêt, c’est une chance mais aussi un devoir. En effet, dès que l’on analyse avec rigueur l’importance de la forêt dans le développement durable, on est chaque fois amené à reconnaître l’importance de l’entretien des forêts. Car évidemment, il ne faut pas qu’elles brûlent ou pire encore que quelqu’un les détruise! Bref il faut s’en occuper en toute urgence et avec intelligence. C’est en tout cas la volonté exprimée par le Vert'libéral Mauro Moruzzi, municipal à Neuchâtel, dans son dernier éditorial: «La Forêt: atout climatique pour Neuchâtel», Journal N+.
Troisième constat, la Suisse est riche en forêt mais possède aussi de nombreux îlots de «chaleur» comme les parkings bétonnés, les routes goudronnées ou la forte densification de l’habitat. Il faut impérativement remédier à cela. Les îlots de «chaleur» font partie aussi du problème climatique. Donc il faut agir en les supprimant ou mieux encore en les envahissant d’arbres.
Osons un concept révolutionnaire: la micro-forêt-urbaine. Sorte de concentré forestier en milieu bâti. Introduisons dans nos villes de denses plantations d’arbres sur des espaces réduits. Autant de puit d’humidité, de tour de refroidissement que de retour de la biodiversité.