La sécurité d’approvisionnement en électricité de la Suisse est tributaire du développement de toutes ses sources de production hivernale renouvelable indigène. Le défi s’annonce colossal, il est temps de passer à la vitesse supérieure.
Avec l’objectif de la neutralité climatique, la sortie des énergies fossiles passe par l’électrification. Mais la mise hors service de grand nombre de capacités nucléaires et à charbon à l’échelle européenne laisse planer le doute sur les importations d’électricité en Suisse.
Un défi colossal
Pour la sortie helvétique du nucléaire, la Confédération estime un déficit en approvisionnement pouvant atteindre près de 40% durant le semestre d’hiver en 2035. A l’horizon 2050, elle table sur un développement sans précédent de toutes les sources d’énergie renouvelable, dont la production devra décupler. Chacune aura sa place, au fil des saisons, dans un mix équilibré intelligent. Un défi colossal à relever en moins de quatre décennies.
Compte tenu de la législation actuelle, de l’évolution technique et de la réalité sociétale, le développement se concentrera vraisemblablement sur le photovoltaïque qui, avec l’hydraulique, sera notre principale source de production d’électricité. Mais cela ne suffira pas pour passer la fin de l’hiver en toute sécurité, quand la consommation tourne à plein régime.
Passer à la vitesse supérieure
Combiné à une nette amélioration de l’efficience énergétique, seul un effort massif d’investissement dans toutes les énergies renouvelables permettra de répondre aux différents besoins saisonniers. Leur production nécessitera cependant des incitations en complément aux signaux de prix du marché.
Au rythme actuel, il faudra plus de cent ans pour parvenir à un approvisionnement renouvelable.
Dans un premier temps, une solution transitoire devra combler les lacunes dans le dispositif d’encouragement qui s’ouvriront en 2023. Par la suite, le nouveau cadre légal devra miser sur une promotion des énergies renouvelables efficace et proche du marché, tout en se concentrant sur l’approvisionnement hivernal.
Au rythme actuel, il faudra plus de cent ans pour parvenir à un approvisionnement renouvelable. Il est donc temps de passer à la vitesse supérieure. Grâce à la complémentarité du soleil, de l’eau et du vent, le potentiel est bel et bien là. Encore faut-il un consensus et un effort commun pour le mettre au profit d’un approvisionnement sûr et respectueux du climat.