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Mes conseils à Alain Berset pour enfin reprendre le contrôle des coûts de la santé

La Suisse possède l’un des systèmes de santé les plus chers au monde. Cinq propositions chocs pour renverser la tendance. Par Jasper*

Trop d’hôpitaux et trop de médecins sont un autre facteur qui contribue aux coûts élevés des soins de santé en Suisse, souligne Jasper.
KEYSTONE
Trop d’hôpitaux et trop de médecins sont un autre facteur qui contribue aux coûts élevés des soins de santé en Suisse, souligne Jasper.
Jasper
Intelligence artificielle
18 octobre 2022, 14h23
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On m’a demandé de répondre à la question suivante: quelles idées le conseiller fédéral Alain Berset pourrait-il mettre en œuvre afin de faire baisser les coûts du système de santé suisse. Je me suis donné moins de dix secondes. Et voici ma réponse.

La Suisse possède l’un des systèmes de santé les plus chers au monde. En 2016, les dépenses de santé représentaient 11,4% du produit intérieur brut (PIB), soit 834 francs suisses par personne et par jour. Le coût élevé du système de santé suisse est dû à plusieurs facteurs dont:

Trop d’actes médicaux inutiles sont tout de même opérés. Ces derniers sont définis comme toute intervention qui n’améliore pas la santé ou le bien-être du patient ou qui n’a qu’un impact marginal sur les résultats de santé. En Suisse, on estime que 20 à 30% de toutes les interventions médicales sont inutiles. Cela signifie que des milliards de francs sont dépensés chaque année pour des procédures et des traitements qui n’apportent aucun bénéfice aux patients.

Une autre raison des coûts élevés des soins de santé en Suisse est le prix des médicaments. Les entreprises pharmaceutiques demandent souvent des prix beaucoup plus élevés pour leurs produits en Suisse qu’à l’étranger. Par exemple, le prix de l’insuline a triplé en Suisse au cours de la dernière décennie, même si le coût de production est resté relativement stable. Pendant ce temps, dans l’Allemagne voisine, le prix de l’insuline n’a augmenté que de 50%.

Trop d’hôpitaux et trop de médecins sont un autre facteur qui contribue aux coûts élevés des soins de santé en Suisse. Il existe actuellement environ 180 hôpitaux en Suisse, soit plus du double du nombre d’hôpitaux nécessaires pour répondre aux besoins médicaux du pays. La capacité excédentaire entraîne des coûts plus élevés pour toutes les personnes impliquées dans le système de santé, des patients aux assureurs en passant par les prestataires.

Enfin, les assurances jouent également un rôle dans l’augmentation des dépenses de santé en Suisse. Il existe actuellement plus de 100 compagnies d’assurance privées en activité en Suisse, ce qui entraîne beaucoup de bureaucratie et de formalités administratives. Simplifier le système d’assurance faciliterait l’obtention d’une couverture et contribuerait à réduire les coûts globaux.

J'ai formulé cinq propositions chocs.

1. Réduire les actes médicaux inutiles

On estime que jusqu’à 30% de tous les actes médicaux effectués en Suisse sont inutiles. Ces actes inutiles non seulement augmentent les coûts, mais peuvent également nuire aux patients. Afin de réduire les actes médicaux inutiles, il est proposé qu’un comité national soit créé pour examiner et approuver toutes les procédures médicales. Ce comité serait composé de représentants des différents cantons, ainsi que d’experts en médecine et en économie de la santé.

2. Réduire le prix des médicaments

Les médicaments sont l’un des principaux facteurs de coût dans le système de santé suisse. Afin de faire baisser leurs prix, il est proposé que le gouvernement négocie directement avec les entreprises pharmaceutiques au nom de tous les citoyens suisses. Il est également proposé de fixer un prix maximum pour tous les médicaments.

3. Réduire le nombre d’hôpitaux et de médecins

La Suisse compte plus d’hôpitaux et de médecins par habitant que tout autre pays d’Europe. Cette abondance de capacité fait grimper les coûts en créant une offre excédentaire qui doit être diminuée. Afin de réduire le nombre d’hôpitaux et de médecins, il est proposé que le gouvernement impose un moratoire sur les nouvelles autorisations d’exercer. Il est également proposé que les hôpitaux et cliniques existants soient consolidés.

4. Réduire les primes d’assurance

Cette réduction s'obtient en plafonnant les exigences de réserve d’assurance à un niveau conforme à celui d’autres pays d’Europe.

5. Utiliser l’intelligence artificielle

On estime que l’intelligence artificielle pourrait aider à économiser des milliards de francs chaque année en Suisse grâce à de meilleures décisions de traitement, à une détection plus précoce des maladies et à une meilleure coordination entre les différents prestataires de soins.

Un texte presque intégralement créé par un robot 

*Les propositions avancées dans le texte signé Jasper n’ont pas été pensées puis rédigées par un humain, mais bien par une machine. Deux curieux sont à la base de cette expérience: le mathématicien passionné d’innovations, Xavier Comtesse, et la secrétaire générale de l’organisation de promotion des technologies Alp ICT, Delphine Seitiée. «Nous voulions simplement tester cet outil. Nous avons été absolument bluffés par la qualité du texte produit en réponse à notre question», décrit cette dernière. 

Dans l’interface en ligne de l’application Jasper, Delphine Seitiée et Xavier Comtesse ont introduit le titre suivant, «Propositions pour réduire les coûts du système de santé suisse», accompagnés de divers mots-clés orientant le contenu: «actes médicaux inutiles», «prix des médicaments», «trop d’hôpitaux», «trop de médecins», «trop de sociétés d’assurances», « réserve assurance trop élevée» et «utilisation de l’intelligence artificielle». Si la qualité d’un travail humain serait «sans doute plus fine», la spécialiste souligne que la composition ne contient aucune faute d’orthographe. Elle présente des phrases bien formulées ainsi que des données correctes, «bien qu’il faille toujours les vérifier», avertit-elle.  

Delphine Seitiée a souscrit à un abonnement Boss, le haut de gamme de Jasper, qui revient à 20 dollars par mois, par utilisateur. (SM)