Soutenue par une majorité de cantons, par les villes, les communes, les milieux économiques et de confortables majorités au Parlement, la loi e-ID est soumise à votation le 7 mars prochain
Combien de fois vous est-il arrivé de devoir réinitialiser le mot de passe d’un des nombreux services Internet auxquels vous aviez souscrits? E-banking, achats en ligne, commande d’extraits de registres, relevés d’assurance-maladie… toutes ces opérations requièrent une multitude de connexions et mots de passe fastidieux à retenir et loin d’être infaillibles.
Les solutions d’identification électronique actuellement disponibles (identités «auto-déclarées», comme par exemple Facebook) ne présentant pas un niveau de sécurité satisfaisant, la loi e-ID prend tout son sens.
Après quinze ans de tergiversations parlementaires, ce texte établit les conditions-cadre d’une solution suisse en matière d’identité électronique. La loi répartit les rôles: à la Confédération le devoir de contrôler l’identité, aux fournisseurs de fournir la forme numérique. L’e-ID vise exclusivement l’identification électronique sécurisée. Elle ne se substituerait en aucun cas au passeport suisse ou au dossier électronique du patient.
Ainsi, l’e-ID remédierait à l’accumulation de mots de passe ou au risque d’usurpation d’identité sur Internet. Elle renforcerait la sécurité juridique et la fiabilité nécessaires au nombre incalculable de transactions et démarches administratives qui s’effectuent aujourd’hui en ligne. Elle resterait entièrement volontaire, personne n’étant obligé d’acquérir une identité numérique, et redonnerait à tout un chacun un meilleur contrôle sur les données qu’il partage. La souveraineté sur ces données d’identité restant exclusivement du ressort de la Confédération, l’identité ne serait ni vendue, ni privatisée.
Délibérément neutre sur le plan technologique, la loi autoriserait une multitude d’organisations à proposer des services e-ID. À la différence d’une solution strictement étatique, des personnes privées, entreprises, mais aussi cantons et communes pourraient développer des solutions. Cette concurrence serait gage d’innovation et de progrès technologique.
Alors que l’accélération de la transition numérique se confirme en raison du coronavirus, les derniers classements internationaux pointent la perte de vitesse de notre pays en matière digitale. Il est grand temps de se doter d’une solution. Y renoncer maintenant laisserait le champ libre aux plateformes étrangères et gommerait tout espoir d’une forme de souveraineté numérique suisse.