Une déclaration d’intention intitulée «Investissement pour un redressement durable» a été signée le 25 septembre dernier entre le gouvernement islandais, représenté par Katrín Jakobsdóttir, à la tête de la coalition au pouvoir depuis 2017, et les représentants d’environ 80% du secteur financier islandais.
Un générateur d’emploi
Pour les signataires de cette déclaration facilitée par Festa, une organisation non-gouvernementale islandaise dédiée aux enjeux de responsabilité sociale et de durabilité, l’association des services financiers islandais (SFF) et l’association des fonds de pension islandais (LL), «le développement durable est l’un des éléments fondamentaux sur lequel les décisions d’allocations de fonds, d’investissements et de prêts devraient être fondées». La déclaration rappelle au passage que «la finance est un moteur important de la génération d’emploi, de l’économie et de la société en général» et que de fait «l’allocation d’investissements et de capitaux détermine en grande partie la compétitivité des pays et le futur des prochaines générations». En résumé, cette déclaration d’intention «public-privé» souligne «l’importance de faire de la durabilité un principe directeur des efforts de reconstruction à venir».
Neutralité carbone en 2040
L’Islande a pour objectif de devenir neutre en carbone en 2040. Alors que l’Accord de Paris devait mener l’Islande à avoir réduit de 29% ses émissions de gaz à effet de serre en 2030, le nouveau plan d’action climatique de l’île, annoncé en juin dernier, avance un objectif de 35% en 2030. Une annonce faite alors que l’économie du pays, dominée par le tourisme, venait d’être lourdement frappée par la crise de la Covid-19. C’est ce qui s’appelle pourtant anticiper l’avenir économique d’un territoire dans une trajectoire de croissance durable. Les pays qui auront le mieux anticipé les conséquences du changement climatique généreront une confiance dans l’avenir nécessaire à leur prospérité. Or, sans surprise, l’«Indice Mondial des Retraites» 2020 de Natixis Investment Managers, dans lequel l’Islande arrive comme l’an dernier en tête, toujours devant la Suisse, classe le climat parmi les «risques critiques» en matière de sécurité des retraites.
D’abord le bien-être de la société
L’île nord-atlantique milite au sein du réseau Wellbeing Economy Governments pour que le bien-être de la société prévale en matière budgétaire sur l’objectif de croissance du PIB. Ce partenaire de l’AELE «coche» depuis bien longtemps de très nombreuses cases dans le domaine des enjeux environnementaux, sociaux et de gouvernance. «Petit» pays mais géant mondial dans certains domaines (énergies renouvelables, place des femmes dans la société...). Forgée par un environnement parfois rude et un risque sismique et volcanique permanent, l’Islande démontre, crise après crise, un atout clé par temps d’incertitude: une capacité de résilience voire d’anticipation.