Les innovations technologiques et digitales nous aident au quotidien à lutter contre le réchauffement climatique et vont continuer à jouer un rôle essentiel dans notre transition vers une économie durable et équitable.
Moins exploitées sont des solutions que la nature elle-même peut procurer. Ces solutions sont souvent parmi les plus efficaces en termes de coût et performance. Par exemple, des biologistes ont commencé à utiliser des palourdes asiatiques pour détecter la présence de pollution dans la rivière Anacoste à l’est de Washington D.C. aux Etats-Unis. Cette méthode est également utilisée en Pologne dans 50 stations de traitement d’eaux et en Russie dans une station.
Aux Etats-Unis, l’approche est de laisser les palourdes filtrer l’eau pendant 11 semaines et de les analyser par la suite au laboratoire. Les tissus peuvent révéler la présence de métaux, de pesticides, et d’autres polluants industriels.
Les chercheurs ont détecté de cette manière du chlordane à certains endroits. Ce pesticide a été utilisé de façon intensive pour lutter contre les termites et comme insecticide pour protéger toute une gamme de cultures. Interdit depuis 20 ans, la crainte est que des réserves enterrées pourraient fuir et contaminer l’eau. En outre, les palourdes ont absorbé du cuivre, du zinc, du fer, du chrome ainsi que du cadmium.
En Pologne, les chercheurs ont équipé les palourdes de détecteurs qui, connectés à un ordinateur, signalent lorsqu’elles ferment leur coquille. Très sensibles à leur environnement, les palourdes se referment dès qu’elles détectent des signes de pollution. A l’instant où l’ordinateur enregistre cette action, la fourniture en eau est coupée automatiquement. Ainsi, ces petits mollusques peuvent exercer une surveillance de la qualité de l’eau en continue. Les chercheurs engagés sur ce projet œuvrent en outre contre la consommation alimentaire des palourdes et en faveur de leur déploiement universel en tant que détecteurs de polluants dans l’eau.
Les écosystèmes naturels pourraient contribuer jusqu’à 37 % aux baisses des émissions de CO2 nécessaires à l’agenda 2030 pour arriver à limiter le réchauffement climatique global à moins de 2°C en moyenne. La convention sur la diversité biologique tiendra sa prochaine conférence du 17 au 30 mai 2021 à Kunming en Chine. On peut penser que cet évènement mettra l’accent sur ce type de solutions. Innover c’est fabuleux, mais 3.5 milliards d’années d’évolution c’est potentiellement encore mieux.