En un an, la pandémie a bouleversé beaucoup de pratiques. L’école en a subi le pire des changements : l’interruption du «présentiel». L’école c’était: la classe, le prof, le tableau noir, les livres et cahiers et bien sûr les examens et les notes mais surtout le «présentiel». Tout le monde était ensemble dans un même lieu, en même temps. C’est fini.
Zoom a remplacé la classe, l’e-mail la discussion, les MOOC (Massive On-line Open Courses) les profs, le laptop les cahiers. Wikipédia les dicos et les examens se sont transformés en QCM (question à choix multiple) etc. Un certain désordre c’est installé à peine compensé par la technologie. Le tout dans l’urgence et une certaine précipitation. Rien n’a été évalué pédagogiquement. Il fallait avant tout ne pas perdre le contact avec les élèves…le reste suivrait …du moins on l’espérait.
Ce ne fut pas le cas partout. Certains étaient déjà prêt. Ainsi de prestigieuses institutions telles que le MIT ont pu s’adapter très rapidement notamment en diversifiant leurs offres en termes de modalités d’enseignement. On y trouve des cours présentiels mais aussi des formations à distance, et parmi ces dernières, la possibilité de suivre les cours à son propre rythme tout en respectant les délais impartis mais aussi des formations «live-on line», lesquelles offrent une interaction très proche du présentiel sans devoir pour autant être physiquement dans la salle de cours.
Et si l’intelligence collective prenait le dessus? Et si apprendre consistait avant tout à faire?
Ce qui est frappant, c’est que pendant plus de 150 ans l’école a fonctionné selon un triptyque fort: classe-prof-tableau et que du jour au lendemain, on n’a ni classe, ni prof, ni tableau noir… tout a disparu et la technologie a tant bien que mal remplacé ces absences. Mais ce n’est évidemment pas une solution soutenable.
Aujourd’hui, on en est sûr : l’apprentissage et l’école doivent se réinventer.
Pourquoi parler, tout un coup, de l’apprentissage. Mais parce qu’avant de décrire la nouvelle école, il faudrait savoir justement comment les savoirs vont être transmis dans le futur.
Et s’ils n’étaient plus transmis par des professeurs ? Et si l’intelligence collective prenait le dessus ? Et si apprendre consistait avant tout à faire ? Et si le savoir était matérialisé dans les objets, les machines ? Et si c’était eux précisément qui nous enseigneraient ?
Quid de l’école ?
La pandémie nous a forcé à agir. Les usages multiples des nouvelles technologies du numérique, notamment l’intelligence artificielle, vont désormais nous obliger à réfléchir à une « école sans présentiel»