Les amis de la Constitution sont fâchés. Ils accusent le Conseil fédéral de propagande d’Etat. Rien de moins.
L’objet de la colère de ces référendaires à la loi COVID est la brochure officielle, qui accompagne le matériel de vote des citoyens.
Dans cette brochure figure le texte de la loi votée en septembre 2020 par les Chambres fédérales. Pourtant, les référendaires n’ont pas de mots assez durs pour stigmatiser le gouvernement, l’accusant de ne pas avoir fait figurer la dernière version de la loi dans le fascicule. En effet, le texte législatif a évolué depuis son adoption il y a quelques mois, mais il est juste que ce soit la loi de base, adoptée en septembre 2020, qui figure dans le matériel de vote, puisque c’est contre celle-ci que le référendum a été lancé. Les référendaires n’avaient pas connaissance des futurs développements de la loi lorsqu’ils ont lancé leur action et ne peuvent donc se prévaloir de ceux-ci pour la justifier.
Au-delà de cette vaine polémique, il faut rappeler que le système démocratique suisse permet, à de strictes conditions et en de rares occasions, d’adopter une réglementation d’urgence. C’est ce qui s’est passé avec la crise sanitaire.
Le 13 juin, les Suisses se prononceront sur la loi COVID. Une preuve de plus s’il en faut que la démocratie est bien respectée.
Certes, les mécanismes démocratiques traditionnels ont été temporairement remplacés par une législation d’urgence, mais tout aussi légitime et prévue par le droit fédéral. Le Conseil fédéral a ainsi pu faire mentir ceux qui se moquent de la traditionnelle lenteur de notre dispositif politique, pour prendre des mesures rapides et adaptées à la situation.
Le 13 juin, les Suisses se prononceront sur la loi COVID. Une preuve de plus s’il en faut que la démocratie est bien respectée. Un échec de cette loi mettrait bon nombre d’entreprises dans une incertitude par rapport aux diverses aides, les fragilisant encore davantage. Elles n’ont pas besoin de cela.
Refaire une loi, dans le cadre du régime ordinaire, prendrait un temps qui pourrait être fatal pour une partie de notre économie et de nos emplois. Gouverner par le biais d’ordonnances échapperait à tout contrôle démocratique, ce qui serait bien pire que la situation actuelle, n’en déplaise aux opposants de la loi.
En fait d’amis de la Constitution, les référendaires s’en prennent à notre système politique, dans sa globalité. En attaquant le Conseil fédéral, ils affaiblissent nos institutions. Au final, ces faux amis de la démocratie fragilisent l’économie et, partant, l’ensemble du pays.