De nombreux marchés d’actions ont battu de nouveaux records ce printemps et beaucoup d’investisseurs craignent qu’elles ne progressent plus guère. Peut-être sont-ils aussi tentés de suivre le vieil adage «Sell in May and go away», qui préconise de vendre les actions en mai et de recontracter des positions à la fin de l’automne.
Pour vérifier cette hypothèse, la Recherche d’UBS a testé ce modèle comportemental sur différents marchés et sur une période prolongée. Conclusion: l’analyse ne corrobore qu’en partie l’hypothèse «Sell in May». Certes, en Europe, les taux de rendement de l’indice Eurostoxx 600 ont été négatifs dans 80% des cas en juin au cours des quinze dernières années. Cela a aidé la stratégie «Sell in May» à mieux performer par rapport à la stratégie d’investissement constant.
En revanche, si la stratégie «Sell in May» a bien fonctionné en Europe, conserver toutes ses positions s’est avéré payant aux Etats-Unis et en Suisse, en particulier ces dernières années. Sur le marché suisse, les investisseurs qui, en été, ont converti leurs actions en liquidités ont dû composer avec des rendements moins intéressants, ne serait-ce qu’en raison des taux d’intérêt en francs extrêmement bas. Conserver ses actions a ainsi permis de dégager, sur le long terme, une meilleure performance globale.
L’analyse ne corrobore qu’en partie l’hypothèse «Sell in May and go away»
Pour les investisseurs qui vendent en mai, il peut s’avérer difficile psychologiquement de racheter ultérieurement des actions, notamment si les marchés sont repartis à la hausse entretemps. Ils peuvent ainsi être tentés de repousser encore leur retour, ce qui peut potentiellement en aggraver les effets. En plus, aujourd’hui, conserver des liquidités coûte cher. Car avec des rendements inférieurs à l’inflation, les taux d’intérêt réels sont négatifs.
Autre facteur à prendre en compte: les coûts de transaction liés à la vente et au rachat d’actions. Conserver des actions permet en revanche de profiter des éléments qui améliorent le rendement, tels que les dividendes.
La volatilité va certes repartir à la hausse. Pourtant, il serait préférable de ne pas se désengager et de diversifier ses placements en investissant dans différentes tendances, régions et classes d’actifs. Une stratégie qui mise à la fois sur des tendances axées sur la relance et sur la croissance peut par exemple réduire le risque de se retrouver coincé du mauvais côté du marché si une transition s’y opère.