Bien que les nominations proposées par Joe Biden soient encore sujettes à approbation de la part du sénat américain, il faut remarquer la facilité avec laquelle il a réussi à proposer des femmes à de nombreuses positions au sein de sa future administration.
Janet Yellen devrait occuper le poste de Secrétaire du Trésor, la première femme dans cette fonction. Elle a également été la première femme à la tête de la Réserve fédérale (la banque centrale de 2014 à 2018), ainsi qu’au Conseil économique de la Maison blanche (1997-1999). Elle a obtenu un doctorat en économie à l’Université de Yale, sous la supervision des lauréats du prix Nobel, James Tobin et Joseph Stiglitz. Son époux, George Akerlof, a également reçu un prix Nobel en économie.
Neera Tanden a été nominée à la tête du Bureau du Budget. Elle est née de parents d’origine indienne. Elle possède un doctorat en droit de l’Université de Yale. Elle a travaillé au sein des diverses campagnes électorales de nombreux démocrates y compris des Clintons et de Barack Obama. Neera Tanden a contribué à l’élaboration de la loi sur la santé appelée Obamacare, et elle est Présidente du Centre du progrès américain. Elle serait la première femme de couleur à occuper ce poste.
Cecilia Rouse et Heather Boushey sont nommées au Conseil économique de la Maison blanche. Cecilia Rouse serait la 4e femme et la première afro-américaine à diriger ce conseil. Elle est doyenne à l’université de Princeton (affaires internationales et publics) et elle a été membre de ce conseil sous la présidence Obama, ainsi que membre du Conseil économique national sous la présidence Clinton. Elle a obtenu un doctorat en économie de l’université de Harvard. Heather Boushey est présidente du Centre de Washington pour une croissance équitable, et elle a également travaillé pour le Centre du progrès américain.
En outre, on remarque Avril Haines au poste de directeur de l’Intelligence nationale. Elle serait la première femme à la tête des 17 institutions qui constituent l’univers sécuritaire des Etats-Unis. Jen O’Malley Dillon serait adjointe à la tête du personnel à la Maison blanche, Dana Remus serait la conseillère juridique du futur président, Julie Chavez Rodriguez serait en charge des affaires intergouvernementales de la Maison blanche, et Annie Tomasini gèrerait les opérations du Bureau ovale. Encore une première dans l’histoire ; sept femmes ont été nommées au bureau de communications de la Maison blanche qui serait donc 100 % féminin.
Nous ne connaissons pas à ce jour le taux exact de représentation des femmes de l’administration rentrante, étant donné le processus de validation en cours au Sénat. En ce qui concerne les administrations passées en revanche, les femmes occupaient environ 19 % des postes sous le président Trump, 36 % sous le président Obama, 18 % sous le président Bush et 29 % sous le président Clinton. Le nombre de doctorats parmi les nominations de l’administration Biden est également remarquable. Sous Trump, il n’y en avait aucun, sous Obama ce chiffre atteignait 23 %, 9 % sous Bush, et 24 % sous Clinton.
Il faut savoir que les femmes représentent 51% de la population américaine. Les femmes sont en outre plus nombreuses à avoir une formation universitaire que les hommes (42 % contre 36 % pour les hommes). Ainsi, la facilité avec laquelle le futur président a su identifier des femmes extraordinairement qualifiées et expérimentées dans cette première vague de nominations, serait en phase avec ces statistiques. Preuve est faite qu’avec la simple volonté d’un (ou une) dirigeant(e), la diversité est possible.