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Les algorithmes n’ont pas d’imagination

Les modèles de prévision sont de plus en plus performants. Par Nathalie Feingold

Nathalie Feingold
NPBA - Fondatrice
19 janvier 2021, 13h39
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Mais l’année 2020 a montré à quel point l’avenir est incertain et nécessite d’aiguiser notre vision. La finance dispose de nombreux outils pour anticiper, se protéger et bénéficier de l’évolution future des marchés et de l’économie: instruments à terme, stress tests, estimations... Mais ils sont imparfaits puisque ni homme ni machine ne peut prévoir le futur avec certitude.

Certes, les modèles économétriques sont de plus en plus perfectionnés, intègrent quantité de paramètres, puisent efficacement dans le passé, et sont même devenus très performants dans les analyses en temps réel.

Mais cela ne suffit pas à comprendre la complexité du monde : économie, société, environnement, géopolitique, épidémies…. Autant de dimensions qui influencent les entreprises, la consommation et les marchés.

La probabilité de se trouver face à un évènement imprévu augmente à mesure que le monde accélère. Difficile de se référer à des cycles économiques, aujourd’hui les déséquilibres et les risques de crise ou de changement de modèle sont de plus en plus probables. D’ailleurs, la crise actuelle est-elle une crise ou un "new normal", une nouvelle réalité à laquelle il faut que les entreprises s’habituent?

La profondeur d’historique ne fait plus foi: prévoir nécessite d’explorer le futur. En s’appuyant sur les machines et leur formidable puissance de calcul et d’analyse, certes. Mais surtout en utilisant au mieux l’imagination humaine et sa capacité d’anticipation. A l’instar de l’armée française qui a recours aux auteurs de science-fiction pour imaginer des scenarii de risques.

Concevoir l’avenir s’apprend.

L’UNESCO définit la littératie des futurs - l’aptitude à comprendre et à utiliser l’information écrite dans la vie courante, à la maison, au travail et dans la collectivité - comme «une compétence qui permet à tout un chacun de mieux comprendre le rôle que joue le futur dans leurs perceptions du présent». Anticiper le futur permet d’ «utiliser» le futur et d’en être acteur.

Les modèles de prévision sont de plus en plus sophistiqués, avec des puissances de calcul et d’analyse croissantes. Mais ils ne remplaceront pas dans un avenir proche l’intelligence humaine et sa capacité d’anticipation. Place à l’imagination.