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L’éco-data des territoires pour agir en faveur du climat

Créons en Suisse, une cartographie par zones d’économie (chaleur & énergie). Par Xavier Comtesse

«Éteindre les lumières devrait être un réflexe avant de devenir une obligation.»
Keystone
«Éteindre les lumières devrait être un réflexe avant de devenir une obligation.»
Xavier Comtesse
Manufacture Thinking - Mathématicien et président
21 mars 2022, 14h00
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En Suisse, des coupures d’électricité sont annoncées... pour l’hiver prochain. Pourtant la nuit, toutes les enseignes lumineuses des villes sont éclairées. Les centres commerciaux comme celui de la Maladière à Neuchâtel sont éclairés comme une piste d’aviation en rase campagne à 2h du matin! Pour qui? Pourquoi? Essayons de comprendre.

Économiser de l’électricité semble être une bonne chose à faire en soi. Non? Mais alors pourquoi ne pas mettre un minuteur électrique sur ces éclairages et autres sources de lumière inutiles lorsque tout le monde dort (les allées des immeubles par exemple). C’est tout simplement incompréhensible. Éteindre les lumières devrait être un réflexe avant de devenir une obligation.

Moi qui suis sensible aux libertés en général, je me surprends à vouloir imposer des lois particulières face à l’évidence

Xavier Comtesse

Moi qui suis sensible aux libertés en général, je me surprends à vouloir imposer des lois particulières face à l’évidence. Les lois sont normalement faites pour donner un cadre général à tous pour vivre ensemble sans trop d’anicroches. C’est un équilibre entre liberté individuelle et obligation collectif. C’est le fondement de notre société libérale mise à mal régulièrement par des tyrans belligérants. Mais c’est une autre histoire, revenons à la question des éclairages nocturnes.

Une ville est une collectivité qui doit pouvoir aussi gérer ses efforts d’économies d’énergie. Tout le monde parle de changement climatique, d’état d’urgence dans la lutte contre le réchauffement, de CO2 et de la COP21. Mais pas de véritables mots d’ordre aux commerçants ou à la population. Économiser, cela s’organise.

Par exemple, on n’a jamais fait de contrôle aux infrarouges de mon immeuble ou alors je l’ignore. Même si certaines villes ont fait des relevés, comme Genève, cela n’a pas été généralisé de manière systématique sur tout le territoire helvétique. Par quelle fenêtre, quelle porte, quel mur fuit la chaleur? Je ne sais pas et donc je ne peux rien faire. Pourtant il existe de nombreuses solutions aussi simples que celle des doubles vitrages, des isolations thermiques des murs sans parler d’approches plus globales comme les façades double-peau ou les réactions contextuelles des bâtiments dits «intelligents».

Ce qui est troublant, c’est l’absence d’action globale

Xavier Comtesse

Autre exemple, le chauffage. Dans nos contrées, on chauffe trop. Ce n’est pas bon pour notre santé. Il existe certes des sondes de chaudière qui va en permanence s'adapter aux variations de la température extérieure. Est-ce généralisé en Suisse? Si non, il n’existe pas de campagne pour réduire la chaleur des logements de 1 ou 2 degrés. Pourquoi une chose aussi évidente n’est-elle pas promue?

On peut devrait multiplier ce genre d’exemples mais ce qui est troublant, c’est l’absence d’action globale.

Proposons donc une telle approche pour sortir de cette impasse. Créons en Suisse, une cartographie du territoire par zones d’économie (chaleur & énergie). Celles qui dépensent par habitant le moins d’énergie. C’est un travail pour la Confédération et les cantons : Swisstopo et les services cantonaux. C’est un travail de géo-information. C’est une tâche aussi importante que les premières cartes du Général Dufour (1845). En quelque sorte: après les cartes, voici le temps de l’éco-data! Ces data géo-localisées permettront d’évaluer les problèmes et d’agir avec intelligence.