Swissair, la perte du secret bancaire, le sauvetage de l'UBS, l'abandon de la neutralité, la vente d'armes, le bilan de notre BNS, le Covid et le sauvetage du Credit Suisse ont tous un point commun. Leurs cas ont appelé des décisions prises dans l'urgence, dans une situation de crise, par la même génération de banquiers et politiciens. De quelle manière et pour quel résultat?
Des débâcles successives dignes de la défaite à Waterloo… L'armée apprend deux règles simples et importantes pour faire face à l’urgence: la prise de décisions rapides et la règle des trois C (commander, contrôler, corriger). Force est de constater que personne ou trop peu ne commande, contrôle et corrige les décisions pour protéger, servir et défendre notre pays soumis aux attaques de toutes sortes.
Dans un monde où tout va toujours plus vite, notre démocratie directe sera de plus en plus souvent mise sous pression. Nos pays voisins, qui rejettent depuis toujours notre système politique, vont nous attaquer de plus en plus sur ce plan, car ces mêmes politiciens ont du mal à vivre comme Monsieur Tout-le-monde.
Il est difficile d'en vouloir aux conseillers fédéraux quand des erreurs sont commises lors de décisions hâtives
Antoine Spillmann
Il convient de noter que les membres du Conseil fédéral sont souvent des généralistes, ayant acquis une expérience dans divers domaines professionnels avant d'accéder à leur poste. Cela permet au gouvernement suisse de bénéficier d'une expertise diversifiée et d'une capacité à prendre des décisions équilibrées pour le pays qui seront soumises aux deux chambres, puis, si nécessaire, à un référendum ou une initiative. Il est donc difficile de leur en vouloir quand des erreurs sont commises lors de décisions hâtives.
Quant aux actionnaires ou investisseurs qui se plaignent de la valeur de leurs investissements dans Credit Suisse, ne doivent-ils pas s'en vouloir qu'à eux-mêmes ou à leurs gestionnaires? Tous les instruments leur sont offerts lors des assemblées générales, à travers les médias, des sociétés militantes ou comme la Fondation Ethos pour se plaindre… Et pourtant, on ne le fait que très peu et parfois. Chez Bruellan, nous avons souvent fait l'expérience de l'activisme et, très rarement, on a osé nous rejoindre. Avec Swissrespect, nous avons attaqué les grandes banques (dénonciation de collaborateurs aux autorités américaines) et personne n'a osé se mettre en avant.
Quand on joue, il faut savoir perdre. Nous avons toujours été méfiants et parfois critiques sur le modèle bancaire moderne. Ces monstres de la finance trop compliqués pour nos autorités. Notre pays devrait se limiter à la gestion de patrimoine.
Pleurer sur la valeur de l’action de Credit Suisse, de Swissair, d'UBS, des CoCo, parce qu'on n'a pas lu le «small print» ou qu'on a «joué» en Bourse, c'est trop tard. Il faut maintenant regarder en avant, profiter de notre force d'union entre la Confédération, nos cantons, nos communes et notre peuple. Faire mieux, se serrer les coudes et espérer que les coupables seront jugés par notre justice qui est là pour cela, même si elle peut faire mieux. En revanche, nous, les entrepreneurs, citoyens suisses, devons rester fiers de notre démocratie directe et de nos institutions stables.
Le Conseil fédéral a décidé rapidement, à nous d’appliquer maintenant la règle des trois C et nous avons tous les outils démocratiques pour le faire au travers nos représentants qui sont là en grande majorité, pour nous et pas pour eux. Notre Suisse restera la plus forte grâce au crédit que nous donne notre démocratie suisse! Défendons-la et restons unis contre ceux qui veulent vous l’enlever.