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Le parc automobile ne sera pas électrique de sitôt

Il faudrait dix-neuf ans pour renouveler le parc automobile suisse. Par Patrick Eperon

On doit s’attendre à ce que la récession due au Covid-19 ralentisse de plusieurs années le renouvellement du parc automobile suisse et sa décarbonisation progressive.
Keystone
On doit s’attendre à ce que la récession due au Covid-19 ralentisse de plusieurs années le renouvellement du parc automobile suisse et sa décarbonisation progressive.
Patrick Eperon
Centre patronal - Délégué communication et campagnes politiques
25 mars 2021, 16h27
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Tout le monde ou presque réclame, à raison, la décarbonisation du parc automobile suisse, et beaucoup insistent sur le développement des ventes de véhicules électriques ou hybrides.

Sans parler ici de l’opportunité de la mobilité à hydrogène, qui pourrait constituer une solution technologique meilleure d’un point de vue écologique que l’électromobilité, force est en effet de constater, à la lecture des statistiques des importateurs automobiles suisses (auto-suisse), que plus d’une voiture neuve sur sept immatriculée en janvier 2021 était équipée d’une propulsion 100% électrique (BEV), ou hybride avec recharge externe (PHEV).

Par ailleurs, plus d’une voiture neuve sur cinq immatriculée en janvier 2021 était équipée d’une propulsion hybride sans recharge externe (HEV), avec une batterie utilisée pour stocker l'énergie et un moteur électrique utilisé comme générateur lors des ralentissements. Au total, la part de marché récente des véhicules à propulsion alternative (hors propulsion 100% essence ou diesel) monte donc à plus d’un tiers des immatriculations de nouvelles voitures de tourisme.

Le parc automobile sera encore très largement thermique d’ici au moins 2030


Cela posé, les mêmes statistiques d’Auto-suisse indiquent que la pandémie a entraîné le plus mauvais résultat du marché automobile en Suisse depuis plus de 40 ans, soit depuis la crise pétrolière de 1970. Seules 236.828 voitures de tourisme neuves ont été mises en circulation en 2020, contre 311.466 en 2019.

En d’autres termes, comme la Suisse comptait plus de 4,6 millions de voitures de tourisme fin 2020, il faudrait dix-neuf ans, si toutes choses demeuraient égales par ailleurs, pour renouveler le parc automobile suisse. Or, on doit s’attendre à ce que la récession due au Covid-19 ralentisse de plusieurs années le renouvellement du parc automobile suisse et sa décarbonisation progressive, y compris au moyen de véhicules à propulsion thermique (essence) moins gourmands.

Par conséquent, à moins de détruire une bonne partie du parc automobile suisse existant ou de subventionner massivement les véhicules électriques, plus chers à l’achat, mesures qui ne sont ni l’une ni l’autre à l’ordre du jour, il faut admettre que le parc automobile suisse sera encore très largement thermique d’ici au moins 2030.