L'horlogerie suisse sait se réinventer, s’adapter, surprendre, se mettre en vitrine là où on ne l’attend pas. Nouveaux matériaux, nouvelles technologies, nouvelles psychologies du temps. Le temps résilient, le temps de l’acceptance, le temps Fédéral, le temps climatique, le temps Quantique et Epicurien. Recul des exportations, mise au chômage partiel de dizaines de milliers de collaborateurs, la mécanique manque de lubrifiant mais n’arrête pas de fournir du mouvement. Posture prévisionniste plus qu’attentiste, le garde-temps Swiss Made lâche prise en mode marmotte, traverse tempêtes et crises économiques avec une confiance quaternaire. Après l’hiver, le réveil au printemps. La marmotte horlogère sort de sa période d’hibernation, fait sa toilette avec une peau de tigre; au menu, plantes sauvages, trèfle, luzerne, escargots, insectes, oisillons; se refaire muscles et neurones, défier rapaces et autres prédateurs en faim d’investissements rapporteurs. Chaque famille de marmottes possède son territoire, son public cible, son bassin de prospection, ses pistes, ses astuces, ses brevets, son génie, ses postes de veille concurrentielle, ses trésors cachés, ses ressources insoupçonnées. La marmotte, avec son horloge interne, c’est toute la sagesse suisse. Le monde sombre dans la folie? On dort. Il y a des affaires à faire? On se réveille.
Le jour où la marmotte se réveillera…
Malgré les prévisions récurrentes qui annoncent sa disparition, l’horlogerie Suisse tourbillonne encore et toujours.

Pécub
Dessinateur
30 avril 2021, 7h20
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