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Le Jour de la Terre et la jungle des déclarations d’intention

Par Marie Owens Thomsen

Marie Owens Thomsen
Iata - Economiste en chef
29 avril 2021, 16h09
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Le premier Jour de la Terre, un mouvement participatif en environnement, s’est déroulé le 22 avril 1970 initié par le sénateur Gaylord Nelson du Wisconsin. Son 51e anniversaire a marqué le retour des Etats-Unis comme un acteur important de la lutte contre le changement climatique.

En amont de la COP26 qui se déroulera en novembre 2021 à Glasgow, les Etats-Unis ont promis de réduire les émissions de gaz à effet de serre du pays de 50% à 52% par rapport à leur niveau de 2005. A première vue, cela semble être deux fois plus ambitieux que l’objectif précédent, datant de 2015, qui visait une réduction de 26% à 28%. Pourtant, il faut toujours rester vigilant concernant les définitions de l’information qui nous est présentée. 

Les engagements de baisse des émissions ne sont pas toujours formulés sur la même base concernant l’année de départ et d’arrivée.

Les engagements de baisse des émissions ne sont pas toujours formulés sur la même base concernant l’année de départ et d’arrivée. L’engagement des Etats-Unis de 2015, visait l’horizon 2025 par rapport à 2005, ce qui serait équivalent à une baisse de 38% à l’horizon 2030. L’objectif américain n’a donc pas doublé mais a été plutôt revu à la hausse de quelques douze points de pourcentage. Si nous prenons 2021 comme année de départ, plutôt que 2005, le nouvel objectif de réduction correspondrait à 42% à horizon 2030. Ainsi, les nouvelles promesses des Etats-Unis représentent certes une avancée mais pas de l’envergure suggérée à la première lecture.

En outre, certains pays parlent de tous les gaz à effet de serre quand d’autres n’entendent que le dioxyde de carbone. Ces définitions diverses et variées rendent difficiles la comparaison entre les engagements pris par chaque pays.

L’objectif d’arriver à des émissions neutres en carbone est davantage lisible car l’année de départ est sortie de l’équation. Deux pays ont déjà atteint cet objectif: le Suriname et le Bhoutan. Six pays l’ont inscrit dans leur législation, et parmi eux, la Suède est le plus ambitieux en ayant ramené l’horizon à 2045.

Durant le Jour de la Terre, le Brésil a renforcé son objectif en adoptant 2050 comme date butoir, 10 ans plus tôt que leur précédent objectif. La Chine a quant à elle conservé 2060 comme objectif.

Malgré ces avancées importantes, peu de pays sont sur une voie menant au respect de leurs engagements. La population américaine est visiblement lucide sur ce point. Selon le "think tank" Pew, 67% des américains pensent que les actions du gouvernement sur le plan climatique sont insuffisantes, et 63% sont favorables à une législation plus stricte. Il reste quelques mois avant la COP26 pour que les pays s’alignent sur leurs ambitions.