Taylor Lorenz
Extremely Online
Simon & Schuster
384 pages – 31,50 francs
Taylor Lorentz, journaliste reconnue pour ses articles sur le monde de la tech dans des magazines de référence tel que le New York Times, nous livre dans Extremely Online son analyse des effets d’internet sur nos modes de consommation, et de la façon dont notre économie s’est vue impactée par de nouveaux prescripteurs d’achat présents sur la toile. Le postulat de Taylor Lorentz repose sur la manière dont, au cours de la dernière décennie, le blogueur derrière son écran, rédacteur de chroniques sur tout et rien, s’est peu à peu transformé en influenceur. Qui, comme son nom l’indique, a déterminé, par son côté hors du circuit classique de la publicité, l’émergence d’un tout nouveau type de promotion: la génération d’achat sur internet par un particulier – aujourd’hui devenu, paradoxalement, professionnel de la communication! (I.B.)

Keyu Jin
The New China Playbook
Random House
368 pages – 26,90 francs
Sous la plaisante appellation de Playbook, Keyu Jin présente un regard à la fois pertinent et impertinent de l’économie chinoise, objet de toutes les craintes occidentales dans ses succès comme dans ses déboires. Née à Pékin, formée à Harvard et enseignant à la London School of Economics, elle a le double avantage de lire le dessous des cartes d’un point de vue légèrement différent et de représenter une génération qui commence à peine à prendre la suite des «passeurs» ayant bâti la transition entre économie d’Etat et capitalisme. Plus créative que partiale, la perspective dans laquelle elle place les divers éléments du puzzle chinois préfère à la critique stérile un éclairage plus globalisant: loin d’être dépourvu d’arguments, ce désir d’une actualisation de l’approche occidentale est un ingrédient peu courant dans les essais d’économie. (J.B.G.)

Zeke Faux
Number Go Up
Orion Publishing
304 pages – 30,90 francs
Travailler pour Bloomberg News destine sans doute à quelques scoops, mais Zeke Faux semble avoir été happé par un véritable western financier. Si l’idée a priori intrigante de faire fortune, non pas à partir de mais sur rien, lui semblait un bon point de départ, sa plongée dans le jonglage des cryptomonnaies a dépassé ses attentes: l’imagination est ce qui différencie un escroc d’un homme d’affaires... Et en fréquentant les cabrioles internationales de Sam Bankman-Fried – ce nom même est trop beau pour être vrai – et l’univers surréaliste qui entoura la fulgurance de son ascension comme de sa chute, le pragmatique enquêteur («mais où sont les vrais sous?») jouait avec un coup de retard… Il l’admet entre les lignes de cette effarante investigation, qui a la candeur et le génie de décaper le scénario au premier degré. (J.B.G.)

David Khalili
The Art of Peace
Ebury Press
288 pages – 43,50 francs
Si L’art de la guerre de Sun Tzu figure dans la bibliothèque de tout décideur, ne faudrait-il pas que son antithèse lui fasse pendant? Mémoires d’un étonnant Anglo-américano-iranien né dans une famille juive d’Ispahan au mitant du XXe siècle, The Art of Peace est certes, d’abord, le récit d’un parcours marqué par l’amour des beaux arts et une «collectionnite» aiguë, qui font du trésor accumulé l’un des plus importants au monde. Mais le jeune Nasser David Khalili qui débarqua jadis aux Etats-Unis avec une pincée de dollars n’avait pas les moyens de son ambition artistique: il se les est donnés. Bâtir ce patrimoine culturel, lui offrir l’ouverture à l’international qu’il nécessite pour survivre, assurer sa croissance, sa sécurité, son avenir demande le même investissement en stratégie et en financements qu’une entreprise lambda. Et celle de Sir David, outre sa brillante réussite, a pour elle l’aura incomparable de la beauté... (J.B.G.)
