1. Dan McCrum
Money Men
Bantam
326 pages – 26,50 francs
Dans son dernier ouvrage Money men, le journaliste d’investigation du Financial Times Dan McCrum relate l’ascension vertigineuse et la chute fracassante de la firme allemande Wirecard. En 2009, la capitalisation boursière de cette firme était de 325 millions d’euros. En 2014, elle était de 3,7 milliards d’euros! En quelques années, elle avait dépassé celle des institutions financières comme la Deutsche Bank, et avait levé des milliards d’euros en tant que riposte européenne à PayPal. Se demandant pourquoi une telle entreprise enregistrait une croissance si prodigieuse avec des bénéfices records, Dan McCrum a découvert, après sept (!) ans d’enquête minutieuse, l’un des plus grands scandales de criminalité financière: Wirecard était simplement devenue une gigantesque machine à frauder et blanchir de l’argent. Money Men est un ouvrage fascinant et palpitant qui se lit comme un thriller… dont tout est absolument vrai! (F.G.)

2. Tom Sancton
The Last Baron
Dutton Books
368 pages – 40,50 francs
On peut être jeune, beau, riche et PDG d’un des plus grands et anciens groupes industriels européens, être kidnappé, mutilé, enchaîné, suscitant l’émotion publique – et cela dans l’indifférence de sa famille et de son entreprise, soucieuses de payer la rançon minimum… Ce scénario à la Ridley Scott fut la vie du baron Empain. Sancton, du bureau parisien de Times, replace ce fait divers dans une perspective historique, qui relie l’héritier fracassé à son grand-père, promoteur du métro parisien, aussi bien qu’aux petits gangsters qui firent l’actu en 1978, et analyse ce que signifie la chute d’une dynastie industrielle comme Empain-Schneider face à l’argent, la politique ou le terrorisme. Désarçonnant – et bien mieux qu’une série! (J.B.)

3. Krzysztof Pelc
Beyond Self-Interest
Bloomsbury
352 pages – 26,90 francs
Dans notre système capitaliste, nous acceptons qu’avancer requiert une forte volonté, du courage et beaucoup d’ambition. Et cette conviction nous a bien servis, contribuant à rendre nos sociétés prospères. Mais, soutient le professeur de sciences politiques Krzysztof Pelc (McGill University), cela ne reflète plus la réalité. Il y a une limite aux rendements, au calcul, à la planification, et dans nombre de cas cette limite aurait été atteinte. Les véritables idoles de la société de marché, dit-il, sont ceux qui désavouent leur intérêt personnel (ou du moins semblent le faire…), qui prospèrent en convaincant les autres qu’ils poursuivent un objectif ou une passion : c’est le paradoxe de l’intention, de plus en plus prégnant. Ouvrage audacieux, incisif et original, Beyond Self-Interest bouscule notre rapport au capitalisme. (M.B.)

4. Matthew Ball
The Metaverse and How it Will Revolutionize Everything
Norton
336 pages – 38,90 francs
S’il est un mot qui donne l’air initié, c’est bien celui de métavers. L’ennui est que son contenu est des plus nébuleux pour le commun des mortels, qui se raccroche aux concepts d’internet 3D pour ne pas couler. Dommage, pour quelque chose supposé «tout révolutionner»…. C’est en tout cas comme ça que le voit Matthew Ball, et l’on ne perdra rien à le suivre à travers cet essai résolument grand public, car l’auteur est l’un de ces précieux Terriens qui, justement, y comprennent quelque chose – et sont même capables de l’expliquer! Remontant aux sources (Second Life!) pour mieux nous projeter vers l’avenir proche, le spécialiste balise à la fois les technologies, les stratégies et les enjeux économiques ou sociétaux dans ce «Routard de l’interconnexion» instructif et décoiffant. Et ce dans un vrai livre non virtuel, ce qui est rassurant. (J.B.)
