Depuis le début de la pandémie au printemps 2020, le débat enfle autour de la compatibilité de la reprise de l’aviation avec la neutralité carbone à l’horizon 2050. Pourtant, les perspectives offertes par le développement conjoint de nouvelles énergies permettent d’envisager des transports aériens performants et accessibles en adéquation avec les objectifs climatiques.
Le défi est de taille pour le secteur de l’aviation: l’objectif de la neutralité carbone pour 2050 adopté par l’Union européenne et la Suisse requiert une véritable marche forcée afin d’opérer au plus vite une transition vers des énergies moins polluantes. Cependant, le développement d’énergies alternatives telles que l’hydrogène, l’électricité et les sustainable aviation fuel (SAF) laisse entrevoir des possibilités encourageantes.
En prenant en compte leur cycle de vie complet, les SAF pourraient permettre une diminution de 80% des émissions de CO2 par rapport au kérosène conventionnel.
En particulier, les SAF représentent une énergie de transition incontournable. Ce terme désigne en effet les carburants non-conventionnels produits à partir de matières organiques diverses et répondant à un certain nombre de critères de durabilité . Leur intérêt majeur réside notamment dans le fait de pouvoir être mélangés à des degrés variables avec du kérosène conventionnel: ils sont ainsi parfaitement compatibles avec les infrastructures existantes et les appareils actuellement en service.
En prenant en compte leur cycle de vie complet, les SAF pourraient permettre une diminution de 80% des émissions de CO2 par rapport au kérosène conventionnel. En effet, la production de SAF utilise principalement de la biomasse (par exemple des algues) qui absorbe du CO2 pendant son cycle de vie et compense ainsi les émissions de CO2 émises lors de la combustion du carburant.
En 2020, les SAF représentent moins de 0,1% de la production mondiale de carburant destinée à l’aviation. La technologie semble toutefois mûre mais nécessite des investissements considérables afin d’accroître l’échelle de production et faire un bond quantitatif, l’Union européenne ayant notamment pour objectif d’atteindre un taux de mélange de SAF de 32% en 2040.
Il s’agit donc d’une source d’énergie prometteuse bénéficiant d’un soutien politique bienvenu qui laisse espérer que des transports aériens performants et accessibles – indispensables au bon fonctionnement de notre économie – peuvent être entièrement compatibles avec les objectifs climatiques.