Avant de céder le pouvoir, l’administration Trump n’a pas rencontré, début janvier, le succès auprès des investisseurs dans sa quête de développer l’activité pétrolière en Alaska. Un nouvel exemple où l’investissement socialement responsable (ISR) s’affirme comme puissant transformateur des perspectives économiques en Arctique.
À la fin des années 2000, nombreux étaient les décideurs politiques arctiques à ne jurer que par le potentiel en hydrocarbures qu’une étude de l’U.S. Geological Survey laissait entrevoir dans la zone. Au Groenland notamment. Depuis, les conséquences du changement climatique, des plus visibles en Arctique, et la montée en puissance de l’investissement responsable sont passées par là.
Nombreuses sont les banques à ne plus vouloir financer de nouveaux projets, au demeurant coûteux, dans le domaine du pétrole et du gaz en Arctique. En une décennie, la transformation des perspectives économiques de la région a pour le moins été impressionnante. Elle reflète le fait que l’Arctique est une vitrine du changement climatique où l’investisseur responsable ne se risque logiquement pas à financer des activités pouvant nuire gravement à l’environnement et donc à sa réputation. Certes, des projets dans le domaine des hydrocarbures perdurent dans la zone, mais les perspectives de développement économique ne sont plus focalisées, comme elles pouvaient l’être il y a peu encore, sur ce secteur.
Une donne que le Groenland, politiquement obnubilé par le projet de devenir un jour un État, n’a pas encore intégré, comme en témoigne le fait que les autorités groenlandaises n’aient pas renoncé à leurs «ambitions» dans le domaine des hydrocarbures. À l’ère de l’investissement responsable, c’est pourtant le plan de financement du projet d’État groenlandais, vendu aux Groenlandais en 2008 lors d’un référendum sur l’autonomie renforcée de l’île danoise et basé essentiellement sur la manne financière d’un potentiel en hydrocarbures, qui fond comme la glace.
Du fait du réchauffement climatique, le Groenland a néanmoins de quoi développer son économie autrement. Son potentiel est en réalité sous-estimé. C’est un des endroits qui deviendra à n’en pas douter l’un des plus attractifs au monde, au moins une partie de l’année. L’histoire ne dit pas cependant si c’est pour cela que Donald Trump s’était intéressé à l’île à l’été 2019.