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L’acier sans fossile devient une réalité

Volvo commencera à fabriquer, dès cette année, les premiers véhicules avec de l'acier sans fossile. Par Marie Owens Thomsen

Le projet Hybrit a, pour la première fois au monde, livré de l’acier sans fossile à son premier client: le constructeur automobile Volvo.
Keystone
Le projet Hybrit a, pour la première fois au monde, livré de l’acier sans fossile à son premier client: le constructeur automobile Volvo.
Marie Owens Thomsen
Iata - Economiste en chef
01 septembre 2021, 11h05
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Depuis plus de mille ans, le charbon à coke (traditionnellement utilisé dans la production d'acier pour convertir le minerai de fer en fer) est un élément essentiel dans la production de l'acier, ce qui fait aujourd’hui du secteur l'un des plus gros émetteurs de CO2.

En moyenne, chaque tonne d'acier produite entraîne 1,85 tonne de CO2 rejetées dans l'atmosphère. En 2020, 1,86 milliard de tonnes d'acier ont été produites et les émissions directes totales s’élevaient à 2,6 milliards de tonnes, représentant ainsi entre 7 et 9% des émissions mondiales de CO2, selon l’Association mondiale de l’acier.

Mené par la société de sidérurgie suédoise SSAB et ses compatriotes LKAB (minière) et Vattenfall (électricité), le projet Hybrit a pour la première fois au monde, livré de l’acier sans fossile à son premier client: le constructeur automobile Volvo.

Volvo a déclaré que cette année, que la marque commencerait à fabriquer ses premiers véhicules conceptuels avec l’acier sans fossile de SSAB. Il est prévu que la production en série à plus petite échelle démarre en 2022 et augmente progressivement vers la production de masse.

Pour Volvo, les émissions de CO2 liées à la production d'acier et de fer pour ses voitures s'élèvent à environ 35% du total des émissions pour une voiture à propulsion traditionnelle et à 20% pour une voiture entièrement électrique. L'ambition de Volvo est de devenir une marque de voitures proposant uniquement des véhicules entièrement électriques d'ici 2030.

La technologie a le potentiel de réduire les émissions totales de CO2 de la Suède d'environ 10%.

Cette nouvelle technologie remplace le charbon à coke par de l'hydrogène produit à partir d'électricité non fossile (principalement éolienne) et d'eau. Un procédé appelé «réduction directe» remplace le procédé actuel de haut fourneau. Le sous-produit sera de l'eau, qui à son tour pourra être récupérée pour la production d'hydrogène gazeux. Les trois partenaires souhaitent décliner cette technologie à l'échelle industrielle dès 2026.

Cette innovation est une preuve que la transition vers l’énergie renouvelable est possible et ce même dans la sidérurgie, considérée jusqu’ici comme un secteur particulièrement difficile à décarboner. Une fois exploitable à grande échelle, la technologie a le potentiel de réduire les émissions totales de CO2 de la Suède d'environ 10%. S’il reste encore du chemin à parcourir vers une économie durable et inclusive, la route parait soudainement sensiblement écourtée.